GABON-USA: Soupçons de corruption sur la justice américaine
L’ambassadeur du Gabon aux Etats Unis, Micheal Moussa Adamo avait été agressé par Léon Obame, un activiste gabonais vivant aux USA. Cette version des faits qui a abouti à la condamnation de l’intéressé et à son expulsion du territoire américain ne semble plus tenir la route. La justice américaine aurait-elle failli sur toute la ligne. Pourquoi ?
Les failles qui se décèlent à la lecture des éléments de procédure liés à l’affaire de l’agression supposée de l’ambassadeur du Gabon aux Etats Unis Micheal Moussa Adamo, par l’activiste Léon Obame étonnent. Tout dans cette procédure laisse penser d’entrée qu’elle a été exclusivement conduite à charge. Avec l’objectif de condamner l’accusé. Aux Etats Unis, Léon Obame apparaissait aux yeux du pouvoir gabonais comme une menace. L’homme est un activiste reconnu. Il menait des actions spectaculaires dans ce sens à chaque fois qu’Ali Bongo Ondimba allait aux USA. Une situation qui gênait la communication du régime. Il fallait coûte que coûte le mettre hors d’état de nuire. Le fait pour lui d’être un neveu d’André Mba Obame (Amo) en a rajouté à l’hystérie du pouvoir du Gabon et au désir d’éteindre à jamais cette voix forte aux Etats-Unis. C’est sans doute pour cela que la justice américaine a « donné un coup de pouce » au régime. D’autant plus que l’ambassadeur gabonais a fréquenté la même université – Boston University- que le procureur adjoint Fréderic W. Yette qui avait la charge des poursuites. Il n’est pas exclu, connaissant les liens entre le procureur et les juges, que ce dernier « ait fait pression sur les juges » pour obtenir la condamnation de Léon Obame et ouvrir la voie de son expulsion des Etats-Unis. Histoire de donner un coup de main à un copain de faculté qui véhiculait que Léon Obame était un danger pour le personnel de la mission diplomatique gabonaise. L’autre élément trouble qui accable la justice américaine, c’est la présence au Gabon comme représentant des Etat-Unis, d’Eric Benjaminson. L’homme qui avait été recruté par l’Université d’Aragon après avoir fait négocié à son profit un financement de 20 millions de dollars par le Gabon.
La présomption de connivence qui existait entre l’ambassadeur américain et le pouvoir du Gabon, au point qu’il s’invitait dans le débat politique, laisse croire qu’il ait plaidé en faveur du régime gabonais dans cette procédure.
Car la réalité est toute simple. Si la justice américaine avait été impartiale, elle se serait rendue compte que Michael Moussa Adamo avait menti de bout en bout.
En effet, l’activiste Léon Obame muni d’un permis de manifester délivré par la ville de Washington est venu accompagner d’autres gabonais, se mettre sur le trottoir qui fait face à l’immeuble qui abrite les services de l’ambassade du Gabon aux Etats-Unis. Ils ont déployé leurs banderoles qui demandaient au pouvoir gabonais d’accepter l’idée de Pierre Mamboundou d’organiser les élections au Gabon sur la base des données biométriques. Michael Moussa Adamo va descendre du 7ème étage de l’ambassade pour venir rejoindre les activistes postés sur le trottoir. Il va se mettre à invectiver Léon Obame. Ce dernier va « sortir des rangs pour aller vers l’ambassadeur » qui l’abreuvait d’injures, selon ses propres termes. Voyant le jeune homme venir à lui, Michael Moussa Adamo va marquer un geste de recul. Dans ce mouvement vers l’arrière, il va heurter un vélo qui était en stationnement ce qui entrainera sa chute sur le trottoir. Il s’en tirera avec des blessures dues à la chute et non aux coups de Léon Obame, comme l’homme s’est évertué à le dire à tout le monde par la suite. Un témoin très proche de Michael Moussa Adamo, mais aussi amie de la famille de Léon Obame, qui a vécu la scène a confirmé cette version des faits.
Malheureusement, le système judiciaire américain sans doute « sous la pression de Benjamninson » et au nom de l’amitié des années de faculté, va refuser de voir cette réalité. Léon Obame comme l’indique le rapport de cette arrestation adressée à l’American civil liberties union (Aclu), a été arrêté sans qu’aucun de ses droits ne lui soient énoncés.
Même sa demande de mise en liberté provisoire sous caution lui a été refusée. Pourtant l’homme avait toutes les garanties de représentation. Détenteur d’une « Green card », marié à une américaine avec qui il a eu plusieurs enfants. L’ambassadeur va profiter de cette détention pour essayer de mettre sur le dos de Léon Obame, six autres chefs d’accusation. Les principaux étant, l’incendie de l’ambassade et la destruction des biens.
Toutes les anomalies décelées au cours de cette procédure ont été soumises comme questions aux services de l’ambassade des Etats-Unis au Gabon. Au bout de plusieurs jours de « recherches », un chargé de la communication nous a tout simplement renvoyé au communiqué officiel du département de la justice en guise de réponses à ces interrogations. Ce qui en dit long sur l’opacité qui entoure la condamnation et finalement l’expulsion de Léon Obame des Etats-Unis, sans même avoir eu le droit de revoir sa femme et ses enfants. Même un condamné à mort aux Etats Unis, voit souvent ses dernières volontés s’exhausser. Léon Obame n’a pas eu « cette chance ». (Affaire à suivre)
JMS