
Le 3 février 2014, un train de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) percutait un véhicule à bord duquel se trouvaient un homme, Joseph Ollomo Ndong, surveillant général au lycée public Lubin Martial Ntoutoume Obame de Ntoum, ses cinq enfants et le fils du voisin. La tragédie s’était produite après la descente du véhicule de sa compagne, Mariette Mapaka. Un an après le drame, le procès intenté contre la Société d’Exploitation du Transgabonais (Setrag) pour homicide involontaire n’a toujours pas eu lieu. A ce qui semblerait, les responsables de la société incriminée font tout pour que ce procès n’ait pas lieu. Pourtant, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, avait indiqué que la Setrag répondrait de son incurie devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire, à la suite de la plainte déposée par les familles des victimes.
Les abords du chemin de fer, le long de la voie ferrée, d’Owendo à Franceville, ne sont pas sécurisés. Il n’y a pas de feux de signalisation, ni de passages à niveau dans les zones habitées. Pis, de hautes herbes réduisent la visibilité des automobilistes à la traversée des rails. Dans le cadre de l’enquête sur cette tragédie, le conducteur du train, à l’origine du drame, avait été arrêté puis placé en garde à vue. Tout comme le directeur général de Setrag, le Français Guillaume Vershague. Mais, ils ont été remis en liberté provisoire.

Comme il est de coutume au Gabon, le dossier attend surement que les magistrats chargés de faire éclater la vérité, finissent par être affectés à d’autres fonctions. Face à la justice, les citoyens ne semblent pas logés à la même enseigne. L’incidence des classes sociales sur les décisions de justice, laisse des traces diversement appréciées.
Ces dernières années, il est apparu clairement que les plus nantis exercent souvent des pressions multiformes sur les magistrats. Les cas sont légion. Dans cette ambition frénétique de voler coûte que coûte au secours d’un proche, des magistrats s’y prêtent, allant parfois jusqu’à faire disparaître de dossiers compromettants, voir de les envoyer dans des instances décisionnelles inappropriées, à défaut de renvoyer de manière permanente le procès. Cas de renvoie permanent de procès, auquel semblent être exposées les familles des victimes de la tragédie de Nkoltang.
Sommes-nous réellement égaux devant la loi ?
Imony Kombile Giowou