
Par : Dr Thierry Ndong Obiang
Celui qui tient les propos que vous allez lire, et sur lesquels nous appelons toute votre attention et au demeurant votre méditation, était un des éléments clés du dispositif d’André Mba Obame en France. Il a été témoin de nombreuses constructions qui ont fait par la suite l’action d’André Mba Obame. Il était au cœur de la conférence de la diaspora avec l’opposition gabonaise à l’Elysée en juin 2012. De là il sera un des artisans de la création de la convention de la diaspora gabonaise dans sa version originelle et puriste. C’est donc une voix autorisée. Pourquoi cet homme, Pharmacien de formation au niveau le plus élevé, sort-il de sa réserve ? Parce qu’il voit se dessiner des agissements trompeurs autour du symbole « AMO » ; parce que de personnes véreuses manipulent le nom d’André Mba Obame à leurs fins ; Parce que d’autres usent abusivement de sa mémoire. Parce que tous ceux-là se sont écartés de l’engagement fondamental d’AMO qui était la tenue d’une conférence nationale souveraine qui doit déboucher sur la démocratisation du Gabon. Parce que ceux-là qui revendiquent à cor et à cri la proximité avec ce leader charismatique se sont vendus au plus offrant pour des privilèges et des arrangements personnels. Homme d’ouverture aussi, Dr Thierry Ndong Obiang répond aussi positivement à l’appel de Raymond Ndong Sima pour la formation d’une alliance patriotique. Nous vous laissons apprécier.
Mes chers Compatriotes,
Chers Partenaires,
Peuple Gabonais,
Il y a certains évènements, certains moments et certaines circonstances de la vie qui vous contraignent à prendre du recul, à rentrer dans un processus d’intense réflexion pour tirer en toute responsabilité les conclusions qui s’imposent. Ces évènements et ces moments nous les vivons chaque jour, et ces circonstances m’obligent à m’adresser à vous aujourd’hui en ces termes.
Chers compatriotes, à chaque fois que je me souviens du temps où j’étais moi-même confronté à vos préoccupations, du temps où je vivais vos souffrances, du temps où je prenais quotidiennement acte de cette impuissance à faire face individuellement à ces nombreux moments de détresses et de désespoirs, et que je me rappel simplement, que c’est par mon courage, ma détermination et surtout par ma seule volonté que j’ai réussi à m’éloigner de cette vie de sous Gabonais longtemps subit au PK 6 mon quartier d’enfance, j’arrive à une conclusion, une seule : il y a un temps pour suivre, un temps pour être suivi, un temps pour prendre conscience et un temps pour faire prendre conscience.
Pour moi, ce temps est arrivé, c’est pourquoi je suis prêt à faire face et de façon décomplexée aux allégations sur le tribalisme, sur le repli identitaire, sur le conflit de génération et j’en passe, parce qu’il s’agit de sauver la République. Je suis prêt parce que je m’y suis préparé et parce que les souvenirs du passé m’ont contraint à m’y préparer.
Ce temps est enfin arrivé parce que depuis la France où j’ai préparé mon avenir pour me rendre utile à la République, j’ai eu la possibilité d’apprendre et de comprendre, de me préparer et d’y être préparé en prenant soin de ne pas oublier d’où je viens, de ne pas oublier les conditions de vie misérables de la très large majorité de Gabonais, et surtout de rechercher une solution pour tous. Cette solution je l’ai trouvé, c’est la démocratique, une démocratie qui partout dans le monde, réconcilie les Peuples après les batailles politiques, bâtie les Nations et consolide les Républiques.
En démocrate convaincu, je vous exhorte donc, parce que c’est possible, parce que c’est indispensable, et nécessaire, et mais surtout parce que c’est urgent, à tout mettre en œuvre pour instaurer définitivement la démocratie dans notre pays le Gabon. Pour y parvenir, nous devons d’abord compter sur un peuple Gabonais mobilisé, et ensuite sur une France solidaire.
Sur le Peuple Gabonais parce que c’est la solution. Avec un Peuple mobilisé et débout, tout devient possible.
Sur la France notre partenaire historique, le partenaire de la première heure, parce qu’elle doit, aux côtes de la communauté internationale, être solidaire et accompagner l’instauration d’un Gabon démocratique.
Chers compatriotes, en observant sans effort l’état général de notre pays, nous arrivons tout naturellement et de façon unanime à la même conclusion, le pays est en situation d’échec et en état de faillite généralisée. Cet échec subit par le peuple avec une violence insupportable, est la conséquence des comportements d’une élite complice, d’une classe politique égoïste et méprisante, et d’un peuple en manque de confiance et devenu par la force des choses extrêmement passif et corvéable à volonté.
Pour ma part, ce constat me conduit tout naturellement à déduire sans prétention aucune, qu’aucun acteur politique ayant participé à ces désastres constitutionnel, économique, moral, spirituel et culturel, ne doit, par respect et par considération d’un peuple victime et en souffrance, se prévaloir d’une expérience Bongoïste, l’expérience de l’échec, pour aspirer aux plus hautes fonctions de l’Etat, c’est tout simplement un argument insuffisant pour convaincre les compatriotes d’une capacité supposée à reformer le pays pour le sortir de l’impasse. Pas plus qu’il n’est responsable et honnête pour les mêmes, de se prévaloir de disposer de soutiens internationaux, alors que des compatriotes ont été sauvagement assassinés à Port-Gentil en 2009 dans l’indifférence générale d’une communauté internationale supposée proche, il en est de même pour notre compatriote et frère MBOULOU BEKA abattu le 20 décembre 2014, et dont la vérité et la justice se font toujours attendre.
La vérité mes chers compatriotes, c’est que quand vous n’êtes plus aux affaires, et surtout quand vous n’avez plus aucune chance d’y revenir, vos soutiens internationaux ne vous répondent plus par intérêt, mais plus que par simple courtoisie. C’est pour cette raison essentielle, que certains préfèrent renoncer à la promotion de l’exigence d’un Débat National Souverain, parce qu’ils reconnaissent eux-mêmes leur incapacité à porter auprès d’une communauté internationale pourtant sensible, un projet qui doit nous permettre de reconstruire dans la paix, dans l’unité et la cohésion nationale, dans l’esprit de repentance et du pardon, le Gabon Pour Tous.
Chers compatriotes, en situation de crise de régime comme celle que vit notre pays, nous ne pouvons pas faire l’économie de certains débats, se garder d’aborder en toute franchise certains sujets, éviter de s’engager vers la voie d’un débat franc et décisif par peur de devoir rendre des comptes au peuple Gabonais. Pour toutes ces raisons, je suis donc favorable à l’Alliance patriotique proposé par Monsieur Raymond NDONG SIMA, ancien Premier Ministre de Monsieur Ben ALI, que je suis sensible aux multiples appels au dialogue du Ministre Alexandre BARRO CHAMBRIER, que j’ai une grande considération pour la position pleine de sagesse du Président Jules Aristide BOURDES OGOULIGUENDE, que je suis solidaire à la démarche de notre société civile dynamique, que je suis engagé dans le combat d’une diaspora de France mobilisée comme jamais et sans relâche depuis 2009, et que je pense aussi qu’il faut d’abord et prioritairement en pareille circonstance, exiger une Solidarité Patriotique envers les plus faibles pour d’abord créer les conditions de sérénité, et ensuite rechercher tous ensemble des solutions pour sortir de la situations explosive et de l’urgence nationale.
- Une Solidarité Patriotique qui doit amener tous ceux qui ont fait fortune sous le régime PDG – Bongo à mettre leurs avoirs colossaux au service de la nation et non au service de la propagande électoraliste.
- Une Solidarité Patriotique qui permettrait au Gabonais d’en bas de plus en plus nombreux à mourir de faim, à prendre véritablement part au débat de reconstruction nationale, et pas seulement être invités à assister aux causeries politiques et autres évènements organisés à coups de millions par les Gabonais d’en haut. Des occasions qui traduisent par ailleurs un certain manque de volonté à changer pour aller vers plus de considération et d’égalité entre les compatriotes, et qui marquent d’avantage la différence entre certains Gabonais installés avec mépris sous le soleil, pendant que d’autres sont confortablement installés sous des tentes de luxe.
- Une Solidarité Patriotique qui doit d’avantage nous mobiliser pour combattre le fléau des crimes rituels qui souille la patrie et donne une image effroyable de notre pays.
- Une Solidarité Patriotique qui doit engager le Peuple Gabonais vers la voie du dialogue et de la réconciliation, celle de la Conférence Nationale Souveraine.
C’est pourquoi, face à autant d’injustices, autant de complots, autant d’arrangements entre camardes, autant de connivences et de réticence, j’ai lancé un appel au Peuple gabonais, l’Appel de Lille du 30 mai 2015 :
- A La jeunesse majoritaire, volontairement sacrifiée et honteusement instrumentalisée.
- Aux femmes désabusées et en souffrance, de constater chaque jour les corps mutilés de leurs enfants victimes de crimes rituels.
- Aux hommes humiliés, parce que contraints de se laisser abuser par pour préserver leurs positions sociales.
- Aux corps intermédiaires, c’est-à-dire syndicats et société civile, plus que jamais méprisés, mais toujours debout.
- Aux hommes politiques, à qui j’ai demandé de façon exceptionnelle, de considérer que le temps n’est pas à la politique aux candidatures, mais à l’urgence nationale.
- Aux pratiquants de nos rites traditionnels, désormais noyés par ces pratiques venues d’ailleurs, et qui doivent désormais nous montrer par la puissance de leur force mystique, que c’est au Gabon que ça se passe.
- Aux communautés religieuses à qui j’ai demandé plus que jamais de prier pour le Gabon.
- Aux forces constituées, c’est-à-dire les forces de polices nationales, les forces de gendarmerie nationales et les forces armées, à qui j’ai demandé pour une fois, une fois seulement, d’écouter le désespoir de leurs enfants, la souffrance leurs sœurs et le déshonneur de leurs frères, afin qu’ils laissent désormais parler leurs cœurs et qu’ils nous montrent qu’ils sont de valeureux patriotes,
- Enfin, à tous nos morts et jusqu’au plus anciens de nos ancêtres, qui savent plus que nous pauvres mortels, ce qu’ils convient de faire en pareille circonstance,
A toutes et à tous, j’ai donc lancé cet appel Républicain, un appel du cœur , un appel de la raison, à s’investir pleinement, physiquement, moralement, spirituellement et financièrement dans ce combat pour la libération, et à se mobiliser avec courage et détermination, sans haine, sans peur ni crainte, pour constituer cette puissante machine populaire, la seule capable de mettre fin à l’imposture de Ben Ali – PDG – Bongo.
Cette voie de l’urgence nationale, vers laquelle nous devons nous engager, laissera place à un processus de reconstruction nationale, et à l’instauration d’une nouvelle République dans l’unité et la cohésion nationale. Un processus de reconstruction qui se déroulera dans l’ordre ci-après :
Premièrement : Mise en place d’une Autorité de Transition et d’Union Nationale
Composé d’un Président, d’un Premier ministre nommé par consensus qui sera à la tête d’un gouvernement de 20 à 25 membres, et d’un Conseil National de Transition Représentatif (CNTR) qui servira d’organe législatif et comptera des représentants du Peuple, des partis politiques, de la société civile, de la diaspora et de toutes nos chefferies.
Cette autorité aura pour missions :
- De gérer la période de transition,
- De créer un cadre normalisé et apaisé, ainsi que les conditions pour parvenir à un consensus dans l’unité et la cohésion nationale,
- De préparer et de mettre en place l’équipe chargée d’organiser la Conférence Nationale Souveraine.
Deuxièmement : Tenue d’une Conférence Nationale Souveraine au cours de laquelle tous les sujets seront abordés sans complaisance, ni faut semblant, et au travers de 7 principaux thèmes sur lesquels nous vous invitons d’ores et déjà à réfléchir pour contribuer à la réussite de cet évènement.
- Thème 1 : Vérité, Justice et Réconciliation
- Thème 2 : Valeurs, Ethique et Vivre ensemble
- Thème 3 : Institutions, Libertés publiques et privées, Gouvernance sociale
- Thème 4 : Economie et finance
- Thème 5 : Aménagement du territoire, Environnement et Ressources naturelles
- Thème 6 : Sécurité et Défenses nationale
- Thème 7 : Relations internationales
Cette Conférence Nationale Souveraine, aboutira à la rédaction d’une nouvelle constitution à adopter par Référendum, et consacrera la naissance d’une nouvelle République, la 2ème République. Une République plus juste, plus égalitaire et plus solidaire.
Ceux qui refusent ce débat national souverain dans un cadre normalisé, prennent le risque de se le voir imposer, et de devoir rendre des comptes au Peuple Gabonais dans un cadre non maîtrisé, et surtout dans un contexte de tensions et très probablement explosif.
Chers compatriotes, sans mobilisation, nous courrons tous le risque de revivre avec plus de mépris, plus de violence, plus d’arrogance, et plus d’humiliation l’histoire sombre de notre pays faite de crimes et d’assassinats. Il faut donc pour que la mobilisation soit au rendez-vous se souvenir en permanence de notre histoire, et souvenons-nous :
- Souvenons-nous, de Simon OYONO ABA’A, de Pierre Louis AGONDJO OKAWE et de tous les autres de cette génération qui se sont battus pour faire comprendre au peuple gabonais, que le système PDG – Bongo était un danger pour la République, le peuple ne s’est pas mobilisé massivement, ils sont morts au combat, et la dictature a continué à faire des victimes,
- Souvenons-nous, de Joseph ISSANI RENDJAMBE, mort au combat, pour avoir simplement exigé que les problèmes des Gabonais se règlent entre Gabonais, et surtout d’avoir vu clair à la conférence nationale de 1990, en exigeant et en obtenant un multipartisme immédiat, le peuple s’est mobilisé, mais pas assez pour sauver la république du système PDG-Bongo qui a continué son massacre,
- Souvenons-nous, de Grégory NGBWA MINTSA qui a porté avec courage et détermination, le combat contre la spoliation de nos richesses communes par le système PDG – Bongo, et encore une fois, le peuple n’a pas entendu massivement ses appels à la mobilisation, alors qu’il disait si bien et très justement que « personne ne fera le Gabon à notre place », il est mort au combat et le système a continué son pillage contre la nation,
- Souvenons-nous de MBOULOU BEKA mort au combat, pour avoir voulu sauver la république
- Souvenons-nous, plus récemment de nos deux compatriotes, des hommes d’États, des hommes talentueux, qui par leur compétences respectives auraient très certainement transformé le Gabon, mais qui sont plutôt rentrés dans l’histoire de notre pays comme deux Présidents élus, mais jamais investi du fait de la soumission de nos institutions au système criminel Ben Ali – PDG – Bongo.
Et pourtant, à plusieurs moments forts de leur engagement politique sans management pour la libération du Gabon, ils ont interpellé, sensibilisé, lancé des appels multiples à la mobilisation massive du peuple, comme ce meeting du mercredi 15 août 2012 au quartier Cocotiers pour lequel le Président André MBA OBAME avait publiquement souhaité la présence de 50 000 Gabonais, ils étaient plutôt près de 200 000 à ses funérailles et presque autant aux funérailles du Président Pierre MAMBOUNDOU MAMBOUNDOU, le Peuple Gabonais s’est massivement mobilisé, mais il était trop tard, car ils venaient eux aussi, de mourir au combat.
Maintenant, chers compatriotes, je nous invite à tirer les leçons du passé en nous mobilisant cette fois massivement et au bon moment, une mobilisation de tous les Gabonais, et soyez assurés de ce que le pays saura vous être reconnaissant à la hauteur du sacrifice consenti, disons maintenant qu’il devient impératif de sauver la République.
Oui chers compatriotes, c’est l’affaire de tous :
- D’abord du Peuple Gabonais de toutes les provinces, de toutes les ethnies, de toutes confessions religieuses, et de toutes nos chefferies.
- C’est aussi l’affaire de la France et plus largement à la Communauté internationale, qu’il faut absolument convaincre, convaincre encore et convaincre toujours de l’urgence de la situation, et de l’obligation d’engager le Gabon vers la voie de la démocratie, celle qui passe par l’instauration d’une nouvelle République plus juste, et plus égalitaire.
Chers compatriotes, je vous invite donc comme moi à véritablement vous engager vers cette voie de la Conférence Nationale Souveraine, comme le fut jusqu’au bout le Président André MBA OBAME, dont je ne partage absolument pas ses années de collaboration avec le système que nous voulons démanteler, mais dont je suis fier de porter le projet de la Nouvelle Espérance, et de défendre depuis 2012 son engagement sans faille pour la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine, pendant que certains de ses plus proches compagnons de combat ont préféré parier sur sa mort, en se précipitant de lui trouver un remplaçant par ailleurs très éloigné de cette dynamique, au lieu de lui rester humainement solidaire et loyalement fidèle pendant ses années de souffrances.
Enfin chers compatriotes, le 29 août 2015, je vais avoir 40 ans, l’âge constitutionnel, et je vais dans les jours qui vont suivre cette date anniversaire, m’adresser à vous pour vous dire comment, avec qui et jusqu’où je vais m’engager pour réaliser la Nouvelle Espérance et concrétiser le Gabon pour Tous.
D’ici là portez-vous bien, et méfiez-vous de ceux qui vous promettent le changement quand ils arriveront aux affaires, ils n’ont d’intérêt que pour leur clan, soutenez d’avantage ceux qui exigent le changement avant d’arriver aux affaires, quel que soit leur ethnie, leur appartenance politique ou religieuse, car ceux-là semblent avoir des convictions véritables pour la république, et de la considération pour un Peuple Gabonais à bout. Je suis de ceux-là.
Mobilisons-nous pour prépare ensemble un futur prospère et rompre définitivement avec le passé.
Vive le Gabon démocratique.
Je vous remercie
Mobilisé tout devient possible !
TON…