
Dans un entretien exclusif accordé à l’hebdomadaire gabonais d’information Echos du Nord, Chantal Myboto Gondjout, s’est exprimé sans langue de bois:« Ali Bongo Ondimba a renoncé à son héritage depuis 2010 »
Echos du Nord : Il y a actuellement tout un raffut au sujet de votre fille Onaida dans les médias. Au point que monsieur Ali Bongo Ondimba est intervenu sur les antennes de RFI. Que pouvez-vous dire à nos lecteurs pour les éclairer ?
Chantal Myboto-Gondjout :Je vous remercie de me donner l’occasion encore une fois de m’exprimer sur ce sujet. Je voudrais commencer par ce qu’Ali Bongo a dit sur les ondes de RFI. Comme moi, vous l’avez entendu. Je trouve cela dommage et regrettable qu’à ce niveau de responsabilité il puisse manquer de franchise. Onaida est une enfant naturelle d’Omar Bongo Ondimba et de Chantal Myboto. Et à ce titre, dans le droit gabonais, il a les mêmes droits que lui. Encore faut-il qu’il puisse, lui Ali Bongo Ondimba, prouversa filiation. En revanche, ce que je sais, Onaida étant mineure, à la demande de Pascaline, j’ai signé un document pour reconnaître 26 enfants d’Omar Bongo. Ce document leur permettait d’entrer eux dans la succession et il fallait que ce soit les enfants qui les reconnaissent comme étant leurs frères et sœurs. Je pense que ce document vous l’avez,vous pourrez en produire les copies. Maintenant Ali Bongo Ondimba est une bête traquée et comme toute bête, elle se défend comme elle peut. Ce que jeux comprendre. Je trouve que sa défense est légère et ne correspond pas du tout à celle d’un aîné et de quelqu’un qui veut se positionner comme chef de famille.
Echos du Nord : Nous voudrions revenir sur ce qu’Ali Bongo a dit, à savoir que c’est lui qui a insisté pour que Onaida figure sur la liste des héritiers.
Chantal Myboto-Gondjout : Ali Bongo Ondimba n’est même pas capable de présenter son acte de naissance à lui et comment peut-il faire en sorte que ce soit lui qui fasse qu’Onaida figure dans le testament. La loi gabonaise est claire. Elle prévoit qu’à partir du moment où un enfant est reconnu par son père, il est tout de suite considéré comme un héritier dans la succession. Je crois que le seul enfant d’Omar Bongo né or mariage et reconnu dès sa naissance est Onaida. Elle a été reconnue avant même sa naissance puisqu’elle est née le 18 décembre 1990. Et j’en veux pour preuve l’acte de reconnaissance de l’enfant à naître Bongo ; acte numéro 215 fait à Libreville le 30 novembre 1990 et signé d’Omar Bongo lui-même. Et dès qu’elle est née, elle s’appelait déjà Onaida Bongo. En qualité de quoi peut-il avoir mis Onaida dans la succession ?
Les 26 autres,oui ils ont eu besoin de les mettre dans la succession parce que leur filiation avec Omar Bongo Ondimba n’était pas établie. Voilà la vérité. Parce qu’il fallait faire un lien de filiation entre ceux-là et les autres et cela a été fait devant le notaire, Me Lydie Relongoué, les documents en font foi. Mais vous ne verrez pas Onaida dans la liste de ces documents. Quel est le document qui prouve qu’il a mis Onaida dans la succession ? Que notre soi-disant docteur en droit nous présente le document qu’il a signé pour qu’Onaida soit dans la succession parce que moi je peux présenter le document que j’ai signé pour que les 26 autres soient dans la succession.
Echos du Nord : Sur l’affaire de Nantes, quels sont les tenants et les aboutissants ?
Chantal Myboto-Gondjout : Nous nous sommes retrouvés à Nantes pour une raison simple. Lorsque Omar Bongo décède, ma fille est mineure et en tant que mère, je gère les différents documents qui sont demandés pour elle. Et je vois un peu comment les choses se passent. Et je commence à me dire qu’il est mieux qu’elle sorte de l’indivision. Bien sûr avec son accord. Lorsqu’elle atteint ses 21 ans et devient majeure,je ne peux plus m’en occuper. Alors je lui commets des avocats, dont Me Lubin Ntoutoume à Libreville, et nous demandons qu’elle sorte de l’indivision.
Pour qu’elle sorte de l’indivision, je demande à voir les deux mandataires Ali Bongo et sa sœur et qu’on s’entende pour qu’elle puisse sortir. Voyant qu’il n’y avait pas de suite, nous sommes doncvenons vers la France. Je tiens à dire que pendant tout ce temps-là aucun des héritiers n’a eu droit à aucun document parce que les deux mandataires ne voulaient pas qu’il y ait des fuites dans la presse. Aujourd’hui nous voilà sur la place publique. Bref !Ils étaient héritiers et ne savaient pas de quoi ils héritaient, à quoi cette succession correspondait, quels étaient les actifs de cette succession. Nous sommes venus sur la France. Et nous avons contacté un avocat, Me Eric Moutet, et en cherchant les différents documents nous sommes tombés sur l’acte de notoriété.Cet acte dit clairement qu’Ali Bongo et Pascaline,à eux deux, ont droit à 50%. Pour qu’Onaida puisse sortir de l’indivision, il fallait calculer sa cote part et là nous nous rendons compte que tous les héritiers, à l’exception d’Ali Bongo, avaient fourni leur acte de naissance. Et qu’il disait dans cet acte notarié qu’il compléterait son état civil ultérieurement. Nous sommes le 25 juin 2010. Figurez-vous qu’à ce jour, cinq ans plus tard, nous sommes en 2015, il n’a toujours pas complété son état civil. Tous les enfants en réalité auraient dû, au plus tard le 9 juin 2010, fournir tous les documents. Car selon un document de Me Relongoué datant du 26 mars 2010, elle disait je cite : « L’article 713 du Code Civil Gabonais (Loi N°19/89 du 30 décembre 1989, portant adoption de la deuxième partie du Code Civil) stipule : Le successible qui n’a pas pris parti dans un délais de douze mois après l’ouverture de la succession, est réputé avoir renoncé à la succession.» Elle précisait : « La succession de feu Monsieur Omar Bongo Ondimba s’est ouverte le jour de son décès, soit le 8 juin 2009 ; cela fera bientôt 10 mois. »Elle concluait en ces termes : « Ceux des héritiers qui ne se seront pas manifestés dans les deux mois, seront malheureusement considérés, comme ayant renoncés à cette succession. » Alors que dit le docteur en droit à cela ? Je suppose qu’étant donc docteur en droit, je parle de la matière, il comprend les dispositions légales et ne peut qu’en tirer les conséquences.
Ali Bongo aujourd’hui liquide des biens. Ali Bongo aujourd’hui prend des décisions. Mais Ali Bongo n’a pas tous les éléments qui lui permettent d’établir sa filiation ave Omar Bongo Ondimba. Alors, il le fait à quel titre ?Entant qu’héritier ou en tant que président de la République ? Si c’est en tant qu’héritier,il a les mêmes droits que tous les autres et donc il ne peut pas le faire sans l’avis de tous les héritiers. Et si c’est en tant que président, il s’est trompé de tribune.
Echos du Nord : On a constaté à Nantes l’absence de l’avocat de la plaignante Onaida. Moult interprétations ont été donnés. Que s’est-il passé ?
Chantal Myboto-Gondjout : Contrairement à nos méthodes du Gabon,en France les gens sont organisés. Le 23, notre avocat a appris par le tribunal de Nantes que le procès était reporté. Il a jugé inutile de se rendre à Nantes. Je confirme que les avocats d’Ali Bongo ont eu eux aussi la même information. Il semblerait qu’Ali Bongo leur aurait demandé de s’y rendre pour être sûrs du report. Je pense que c’est quelqu’un qui vit dans une angoisse permanente concernant ce procès. Et il sait bien pourquoi.
Echos du Nord : Un communiqué signé des enfants Bongo Ondimba demande à mots à peine voilés à Onaida de retirer sa plainte et dit son ingratitude.
Chantal Myboto-Gondjout : Vous savez qui sont les parents qui ont produit le communiqué. J’ai vu un communiqué, mais d quels enfants ? Je m’attendais à voir la liste des enfants. En plus,ce communiqué a été posté par un de ses sbires, spécialistes de basses besognes. Est-il conseillé privé de la famille Ondimba ? Comme d’habitude, nous nous retrouvons encore devant le mélange des genres. Ce communiqué ne veut rien dire. A l’analyse de ce communiqué, c’est clairement un appel du pied fait à l’endroit d’Onaida pour se souvenir, subitement, qu’ils forment une famille et qu’ils sont unis par le sang Bongo Ondimba. Pour moi qui connais la famille, c’est une union de façade et de circonstance. J’insiste quand je parle d’union de façade et circonstance. Et je pèse mes mots.
Echos du Nord : Pourquoi êtes-vous si sûr ? D’ou vient votre assurance ?
Chantal Myboto-Gondjout : Je prendrai juste un exemple. Ce n’est pas Onaida qui a utilisé le tribunal de Libreville pour sortir Pascaline de la gestion de la succession. Que je sache, cela ne s’est pas fait en famille. Et dans le cas d’espèce, où était le fameux sang Bongo Ondimba ? Je voudrais vous dire que ceux qui savent ne parlent pas. Comme le disait souvent leur père. Qu’il fasse attention à tout ce qu’il avance en ce moment.
Echos du Nord : « Ali Bongo n’a qu’un niveau de quatrième pousse-pousse »
Certains journaux ont contesté la filiation d’Onaida avec Omar Bongo Ondimba.
Chantal Myboto-Gondjout : Ce sont des médias aux ordres. J’avoue ne pas lire « La Griffe », car c’est un torchon de la pire espèce. Ce qui m’a choquée,c’est de voir la photo d’Onaida en première page de « L’Union ». Si Ali Bongo Ondimba considérait Onaida comme sa petite sœur et qu’ils sont unis par les liens du sang comme il l’a fait écrire dans ce communiqué, son réflexe en tant que grand frère, et malgré les différends, devait être celui de protéger sa petite sœur. Comme l’ont fait d’autres de ses grands frères. Au passage, je tiens à remercier particulièrement Christian Bongo Ondimba pour le soutien qu’il apporte à sa petite sœur. Voilà ce que moi j’appelle le sens de la responsabilité et le sens de la famille. Ali Bongo n’en a pas. Parce que moi je n’aurais jamais exposé un de ses enfants,quels que soient nos désaccords. Je ne me serais jamais attaquée à l’un d’eux. Mais qu’à cela ne tienne, Onaida, dès sa naissance, s’appelle Bongo et le nom Ondimba a été rajouté par une décision du procureur de la République du parquet de Nanterre. Décision numéro 06/3096 du 27 octobre 2006. En ce sens que le nom du père et donc celui de l’intéressée est Bongo Ondimba, l’intéressée s’appelle Onaida Maisha. Mention apposée à Neuilly-Sur-Seine le 8 novembre 2006 par l’officier de l’état civil. S’ils disent qu’Onaida n’est pas l’enfant d’Omar Bongo Ondimba, qu’Ali Bongo Ondimba fasse un test ADN et qu’Onaida en fasse un et on verra.Je précise, et j’insiste : je sais qui est réellement l’enfant d’Omar Bongo Ondimba et qui ne l’est pas. Parce que lui-même me l’a dit. Ceux qui savent ne parlent pas.
Echos du Nord : Des médias rapportent que vos relations avec Omar Bongo Ondimba avaient pris un froid et qu’il vous aurait éjectée. Est-ce exact ?
Chantal Myboto-Gondjout : Les gens parlent de ce qu’ils ne savent pas. J’apprends même dans la presse que c’est mon père qui m’a mise dans ses bras. Ce qui est archi faux. A l’annonce de ma relation avec lui, j’ai vu son désarroi. A trois reprises, Omar Bongo m’a demandé d’être son épouse et je lui ai répondu non à chaque fois. Ali Bongo le sait.Tous les proches d’Omar Bongo le savent et particulièrement lui qui est venu jusqu’à me rendre visite à ma résidence des Charbonnages à l’époque,jusqu’à me dire : « Comment acceptes-tu que le président épouse une étrangère de surcroît la fille d’un chef d’Etat d’un pays frontalier ? » Est-il devenu amnésique au point de laisser ses sbiresécrire n’importe quoi?
Il y a des choses que je n’aimerais pas révéler parce que,comme j’ai rappelé, ceux qui savent ne parlent pas. Je répète : ceux qui savent ne parlent pas.
Echos du Nord : Votre mot de la fin
Chantal Myboto-Gondjout : Vous savez, la vie d’Ali Bongo est un tissu de mensonge. Mensonge sur son état civil. Mensonge sur ses diplômes. Mensonge sur sa victoire aux élections présidentielles. Mensonge sur ses réalisations. Lorsque ses hommes de main parlent de mon père qui n’a strictement rien à voir avec cette succession et disent que ce n’est qu’un instituteur, je suis fier de ce qu’il est car il connaît où il a eu son BEPC : au collège Bessieux. Et à l’époque c’était très sélectif. J’ai trouvé qu’il s’est moqué de la jeunesse gabonaise. Il a donné ce qu’il n’a pas. Alors qu’Ali Bongo n’a qu’un niveau de quatrième pousse-pousse. Tenez, au sujet de son doctorat en droit par exemple, dans quelle université l’a-t-il eu ? Posez-vous la question. Je vais terminer en paraphrasant à nouveau son père : « Ceux qui savent ne parlent pas. »
Article publié le 29 septembre 2015