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Crise sociale persistante à Nouvelle Gabon Mining (NGM)

Crise sociale persistante à Nouvelle Gabon Mining (NGM)
Libama au chevet des employés
Marcel Libama, activiste, en soutien aux employés de Nouvelle Mining Gabon, exposés au déni de droit

La crise sociale qui secoue Nouvelle Gabon Mining depuis plusieurs mois, n’a pas évolué d’un iota. La semaine écoulée, Phil Mason, le directeur général de Nouvelle Gabon Mining (NGM), a été reçu par le directeur de cabinet du ministre en charge des mines en vue d’apaiser cette tension sociale qui plombe le fonctionnement optimal de cette entreprise. Au cours de leur entretien, l’hôte du directeur de cabinet aurait fait comprendre qu’il ne saurait être question de licenciement d’agents à NGM. Suspicions à l’origine de crispations du côté des employés.

Le moral des agents a été bonifié récemment par le soutien psychologique d’activistes de la société civile venus de Libreville pour s’enquérir de la situation. Le vendredi 4 septembre dernier, Akram Mendame, le directeur général adjoint, flanqué d’un huissier de justice, a distribué des convocations d’entretien préalable au licenciement à 111 employés. L’unique motif évoqué était l’abandon de poste. Un motif que les syndicalistes ont jugé fallacieux, d’autant plus qu’un préavis de grève de 72 heures avait été préalablement transmis à la hiérarchie, avec ampliations aux autorités locales.

L’activité professionnelle est en berne depuis le jeudi 13 août 2015 dans cette entreprise, basée à Biniomi dans le Haut-Ogooué, et au sein de laquelle le personnel observe un mouvement de grève. Ils demandent le départ pur et simple de Phil Mason, le très acariâtre directeur général. Pour les employés, il n’est plus question de travailler avec cet homme aux pratiques jugées esclavagistes. Dans leurs récriminations, ils dénoncent notamment des actes de discrimination raciale.

En outre, les agents fustigent l’immixtion des autorités administratives locales, particulièrement du préfet de la Mpassa, Gustave Charles Poyo. Présenté officieusement comme président du conseil d’administration de NGM, Gustave Charles Poyo est soupçonné d’avoir agit en sous-main en vue du recrutement de certains de ses proches, dont Ruth Poyo, secrétaire particulière du DG. Dans le même registre, on parle de deux autres femmes dont Annick Kouassam, une ivoirienne vraisemblablement en situation irrégulière au Gabon.

Les mauvaises conditions de travail, le non-respect du Code du travail sont autant de points d’ombre au tableau. Pour davantage pourrir les relations déjà conflictuelles, Phil Mason met à contribution son homme lige, Ismaël Prosper Kalenga, un ancien militaire congolais, recruté comme chef de la sécurité. Ce dernier, dit-on, aurait réalisé la prouesse d’obtenir une autorisation de travail sans carte de séjour. C’est lors d’une tentative de conciliation entre employés et employeur, dans son bureau, vendredi 14 août dernier, que le gouverneur de la province a fait cette découverte.

En lieu et place de l’amélioration des conditions de travail, 111 employés sont menacés de licenciement pour avoir fait usage du droit inaliénable de grève. Joint au téléphone pour en savoir plus, le DG de NGM s’est refusé d’accéder à notre préoccupation, prétextant ne rien comprendre du français. Et nos efforts visant à nous attacher les services d’un interprète, n’ont rien changé.

Henri Gauthier

Article publié le 18 septembre 2015

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