

Notre confrère L’Union a publié hier vendredi, une photo de Jean de Dieu Moukagni Iwangou prenant part à une rencontre aux allures de séance de travail avec Ali Bongo, du côté palais présidentiel. « Il n’a pas dit la vérité… », a titré le confrère.
La question est de savoir à qui devait-il dire la vérité ? Avoir favorablement répondu à l’invitation du pouvoir est-elle la preuve d’une collusion ou d’une trahison ? Même si cet article du confrère ne remet pas en cause l’intégrité de Jean de Dieu Moukagni Iwangou.
Dans une conférence de presse organisée au lendemain de sa nomination au gouvernement remanié le 11 septembre dernier, Jean de Dieu Moukagni Iwangou a déclaré ce qui suit : « Esquissée autour de ma seule personne, au moment où je porte l’étendard de chef de file de l’opposition, l’ouverture était condamnée à réaliser le grand écart parfait, toujours périlleux pour un régime cinquantenaire ». Et d’ajouter : « Sur l’espace public, les hommes, autant que les idées circulent, cohabitent, et même, se parlent. Devenu par la force des choses un interlocuteur consulté, et tout naturellement courtisé, je viens, pour la deuxième fois de ma carrière politique, d’être invité à intégrer une équipe gouvernementale, sans mon accord préalable. Dans le commerce politique, le recours à un gouvernement d’ouverture, qui intègre diverses sensibilités politiques, ne peut être envisagé que dans un contexte de crise.
Fort de ce constat, qui fait autorité sur le marché des idées, je n’ai eu aucune peine à indiquer aux interlocuteurs mandatés en son temps sur la question, que le dialogue inclusif, mené dans le sens de la construction du pays autour de la transparence dans les procédures, dialogue fort opportunément proposé par l’opposition, était consubstantiel à toute hypothèse de collaboration de l’ensemble des fils du pays dans la gouvernance de la cité ».
Moukagni Iwangou a donc clairement signifié son refus aux artisans de ce gouvernement, dont Yves Fernand Manfoumbi qui aurait vraisemblablement manœuvré en sous-main en vue de la tenue de cette rencontre avec le Chef de l’Etat. Rendez-vous photographié et aujourd’hui manipulé à souhait par « une certaine presse ».
En dévoilant son niet à cette offre politique, Moukagni Iwangou a évité à l’opposition des clichés qui écorneraient son image. Toute chose qui a permis d’éviter au pouvoir de le brandir comme un trophée de guerre.
Dans un entretien accordé à notre rédaction, il y a trois mois, le président de l’UPG revenait sur les raisons de son refus de collaborer avec le régime Bongo-PDG.
Imony Kombile Giowou
Article publié le 19 septembre 2015