Héritage et Modernité comme auréolé du blanc-seing du Parti démocratique gabonais

Les figures de proue des frondeurs ( héritage et modernité)
Les figures de proue des frondeurs ( héritage et modernité)

Les tirs d’obus lâchés à volonté sur les positions du Parti démocratiques gabonais, le PDG au pouvoir, par les frondeurs d’Héritage et Modernité, avec comme cibles désignées « la garde rapprochée » d’Ali Bongo Ondimba, grossièrement caricaturée de « profito-situationnistes », ne sauraient mécaniquement se faire suivre de sanctions. C’est le message officiel dévoilé dans un entretien accordé au quotidien gabonais, l’Union, par le président de la commission de discipline du parti au pouvoir, Emmanuel Nze Bekalé.

‘’La situation qui prévaut au sein du parti ne peut se résoudre par une distribution mécanique de sanctions’’, ainsi s’est notamment exprimé cet hiérarque du PDG. Propos relayés à la suite de la question d’un journaliste sur la situation de guerre de tranchées qui oppose, sur la place publique, les frondeurs d’Héritage et Modernité à la garde rapprochée d’Ali Bongo, qui est, sans langue de bois, cette garde rapprochée, affublée  de qualificatifs de profito-situationnistes aux chaussures enfoncées dans les chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause. Une sortie au vitriol dont le curieux blanc-seing qui s’en suit, cache très mal l’impuissance de la hiérarchie du parti à sévir la soldatesque, ce, fort de ses soutiens très influents en interne, et dont le plan de riposte pourrait occasionner des déflagrations aux conséquences insoupçonnées.

Contraint au profil bas face à des frondeurs « lourdement armés », et visiblement prêts à œuvrer à l’échouage du navire PDG, la formation au pouvoir, confinée dans ses souliers, n’a visiblement d’autre alternative que d’ouvrir le dialogue avec les « mutins ». ‘’Il faut éviter de mettre de l’huile sur le feu, mais plutôt privilégier le dialogue’’, tente de se consoler, Emmanuel Nze Bekalé, manifestement à court d’arguments.

Des discussions très avancées, visant à l’instauration d’un cessez le feu, qui pourrait très certainement déboucher sur l’une des préoccupations majeures d’Héritage et Modernité, celle relative à l’organisation d’un congrès de clarification. Assises durant lesquelles la capacité de nuisance des profito-situationnistes devrait être annihilée.

Ce méa culpa du parti démocratique gabonais sonne comme une caution à l’échec du plan stratégique Gabon émergent, dénoncé à haute et intelligible voix par Héritage et Modernité, et dont les indicateurs sont notamment la paupérisation rampante, la séquestration des finances publiques par la horde des profito-situationnistes et la mise au ban programmée du PDG des leviers de décisions.

Voici matière à corser les initiatives visant à mettre fin au régime prédateur des Bongo, au nom des intérêts supérieurs de la république.

Paul Davy