
Un disque de reportages riche en contenu et appartenant à la chaine de télévision privée TV+, est séquestré depuis le mardi 2 septembre dernier par des éléments de la garde républicaine, GR. Du matériel de travail pris de force dans la foulée d’un reportage de terrain, relatif à un braquage opéré à Libreville, et dans lequel un agent de la GR serait impliqué.
Pour vraisemblablement brouiller les pistes de ce braquage qui a visé des occupants d’un véhicule à usage de taxi, et dont les auteurs du forfait ont été filmés, des éléments de la 3 ème compagnie de la garde républicaine ont fait usage de trafic d’influence à l’encontre de reporters de TV+.
Au nom d’on ne sait quelle autorité, les éléments de la GR, impliqués dans cette atteinte au droit d’informer, s’en sont pris au caméraman de service, Edgard Nzé, qu’ils ont sommé de monter dans leur véhicule de patrouille avec son matériel de travail. Mobile évoqué, l’absence du droit de filmer un braquage dans lequel ces militaires disaient craindre d’une éventuelle implication présumée d’un des leurs. Le caméraman de service a été conduit de force à l’intérieur de leur véhicule, avant d’en être relâché, sans que le matériel de travail ne soit restitué. Une violence contre la presse qui a notamment eu comme préjudice, l’absence de diffusion du journal télévisé de 20 Heures du jour, faute d’éléments de reportage.
Prenant la mesure de leur bêtise, les militaires fautifs ont tenté d’acheter le silence de l’équipe de reportage en proposant de l’argent. Une opération maquillée du sceau du remboursement du prix d’achat de la disquette séquestrée. Mais la transaction proposée n’a pas trouvé l’assentiment de leurs interlocuteurs, qui ont mis à profit les antennes de TV+ pour dénoncer, avec force, cette nouvelle atteinte au droit de la presse.
TV+ est dans le collimateur du pouvoir Bongo II. Signe des temps, la séquestration, depuis le 30 août 2009, du matériel servant à la diffusion satellitaire des programmes de cette chaine privée, jugée proche de l’opposition. Du matériel gardé de force depuis lors, du côté de la cité de la démocratie à Libreville, antre de la Garde républicaine. Atteinte à la liberté de la presse, orchestrée dans les heures qui ont précédé le hold up électoral mené en ce temps par le pouvoir Bongo-PDG.
Paul Davy