Le ministère des affaires sociales saborde la semaine internationale des sourds

Marie-Françoise Dikoumba, ministre déléguée en charge des affaires sociales, au fait de la réalité des faits
Marie-Françoise Dikoumba, ministre déléguée en charge des affaires sociales, au fait de la réalité des faits

Aussi vraisemblable que cela soit, le département technique en charge des questions du handicap vient de briller par une attitude qui frise l’atteinte aux droits de la personne handicapée, en choisissant de freiner copieusement l’élan des activités socio-éducatives initiées par l’association nationale des devenus sourds du Gabon, Andes-Gabon, à la faveur de la 17 ème édition de la semaine internationale des sourds programmée du 21 au 27 septembre de cette année.

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Les officiels au lancement de la semaine internationale des sourds au Gabon, avec la présidente d’Andes-Gabon, Blandine Siety, à l’extrême gauche, et le directeur de cabinet de la mairesse de la commune d’Owendo, Mihindou Mihindou, au centre

Attendus au siège social de la fédération nationale des associations des personnes handicapées du Gabon, les mardi 22 et mercredi 23 septembre derniers, dans le cadre des activités d’information et de formation conçues par ses soins, les administratifs et techniciens du département de la santé et des affaires sociales ont, in fine, répondus aux abonnés absents. Les conférences-débats et autres séances d’information et de formation, programmées à l’occasion de cette journée et dans lesquelles devaient intervenir les experts issus de ce ministère, n’ont finalement pu avoir lieu. Comme signe avant-coureur de ce boycott, notons la promesse non tenue de l’allocution télévisée du ministre de tutelle, qui, conformément au programme initial pourtant élaboré avec la participation active de la directrice des affaires sociales. Allocution télévisée annoncée pour le 20 septembre dernier, la veille de cette semaine internationale. Résultat des courses, les sourds ont été confinés dans un obscurantisme ‘’émergent’’, quant aux lumières sollicitées légitimement, face aux difficultés criardes d’accès à l’éducation, aux soins de santé, aux services de l’administration publique, à la formation et à l’emploi, et ce, en dépit de la signature et de la ratification par le Gabon des textes internationaux.

Voici l'itineraire de la marche pacifique pour la vulgarisation de l'enseignement de la langue des signes, plombée faute du département des affaires sociales
Voici l’itinéraire de la marche pacifique pour la vulgarisation de l’enseignement de la langue des signes, plombée faute du département des affaires sociales

Même la marche pacifique, officiellement prévue pour le samedi 26 septembre, au nom de la promotion et l’apprentissage de la langue des signes, principal outil de communication interactif des membres de la communauté des sourds, n’ aurait vraisemblablement pas lieu, en raison de l’inaction du ministère en charge des affaires sociales, qui n’a pu informer, dans les délais, la municipalité ou le département de l’intérieur, qui se complait dans l’usurpation des prérogatives de l’autorité municipale, compétente en la matière. Une répartition des tâches pourtant définie dans les procès-verbaux des réunions préparatoires à cette semaine internationale des sourds.

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Quelques participants aux travaux en atelier

Mais les sourds, principalement ceux de l’association nationale des devenus sourds du Gabon, sont loin d’être abandonnés, au regard du soutien que leur a accordé la mairie d’Owendo, dont la contribution humaine et financière a permis d’organiser certains activités retenues. Le département en charge des droits de l’Homme promet de remplir également sa part de contrat, à travers des conférences d’information sur le droit et le handicap, avec un zoom sur le cas du Gabon.

Paul Davy

Article publié le 24 septembre 2015

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