

Outrés par le niveau jugé intolérable de précarité dans laquelle sont plongées les populations de l’intérieur du pays, rencontrées à la faveur d’une tournée nationale d’installation des structures de base, le président des jeunes de l’Union du peuple Gabonais, UPG, Ange Zingou, a, lors d’une conférence de presse animée le mercredi 9 septembre à Libreville, dénoncé la présence entretenue d’une « communauté nationale de misère ».
C’est la voix grave et sur un ton incisif, que les membres du bureau des jeunes de l’Union du peuple gabonais, UPG, et ceux du groupe ‘’l’étudiant conscient’’ ont conjointement animé une conférence de presse, à l’issue de leur tournée nationale de sensibilisation de la jeunesse sur la nécessité d’une alternative crédible au pouvoir Bongo-PDG. Tournée nationale effectuée par voie terrestre et débutée le 18 août dernier par la commune de Lambaréné, avant d’être momentanément suspendue, en raison d’obstacles à la liberté d’expression rencontrés principalement à Koulamoutou et à Port-Gentil.

Une tournée nationale justifiée par la volonté de rompre avec la politique du renoncement, par opposition à celle visant à entreprendre au nom de la république et pour la défense de la dignité de la jeunesse. Une immersion sociale qui leur a permis d’être au contact de l’anxiété quotidiennement partagée par les gabonais à l’intérieur du pays, voués à l’abandon par l’Etat, et comme prisonniers d’un ferment de peur du déclin collectif et de crainte permanente du déclassement individuel. D’où l’invitation à agir vite, afin d’infléchir la trajectoire. « Nous avons rencontré des hommes et des femmes chez qui la pauvreté est tolérée comme une fatalité, et ou l’exclusion sociale est supportée comme un mal nécessaire », expliquait à la presse Ange Zingou.
En réponse à ce tableau social plein de trous, le bureau national de l’Union du peuple gabonais envisage d’organiser, dans les prochains mois, une convention nationale de la jeunesse de cette formation politique. Evénement au cours duquel des réflexions seront menées en vue de pondre des esquisses de solutions aux maux qui accablent des milliers de victimes de la gouvernance déviante du système Bongo-PDG.
Paul Davy
Article publié le 10 septembre 2015