

Fabrice Ndong Bobet, fraîchement assassiné à Minvoul, et Emile Franklin Itona, tous deux anciens membres du directoire de la coordination nationale des jeunes de l’Union nationale (Parti politique de l’opposition), sont passés de vie à trépas dans des conditions de mort maquillée.
La dernière victime en date de cette série d’assassinats, lancée visiblement contre les opposants, est Fabrice Ndong Bobet. Selon toute vraisemblance, le jeune opposant a été tué ailleurs avant que son corps ne soit abandonné dans une aire de jeu.
Pour des nécessités d’enquête, l’on évoque l’interpellation de personnes qui étaient avec lui la veille. Son corps inerte a été découvert dès les premières heures du jeudi 3 septembre dernier, au stade de Minvoul, dans la province du Woleu Ntem, par des villageois qui se rendaient à leurs champs.
Schéma quasiment identique utilisé dans l’assassinat, il y a près de deux mois à Libreville, d’Emile Franklin Itona, dont le corps sans vie a été découvert sur les rails, dans la commune d’Owendo. Et, tout porte à croire qu’Emile Franklin Itona a été victime de supplices qui auraient favorisé sa mort, puisque son corps a été retrouvé déchiqueté, avec des os cassés par endroit.
Le jeune opposant a visiblement été, lui aussi, tué ailleurs, puis le corps jeté dans un recoin de la commune sœur de Libreville, du côté d’Owendo. A ce jour, rien ne circule sur l’ouverture d’information judiciaire visant à faire la lumière sur cet assassinat politique.
L’atteinte physique comme argument politique est un signe patent de lâcheté. Après ces assassinats en série d’Emile Franklin Itona et de Fabrice Ndong Bobet, à qui le tour ?
Paul Davy
Article publié le 7 septembre 2015