

Cadre émérite du parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, ancien Premier Ministre et plusieurs fois ministre de feu Omar Bongo Ondimba, l’ancien Maire de la commune de Libreville, Jean François Ntoutoume Emane, entend faire une prise de parole politique ce vendredi après-midi à Libreville, en vue de rompre visiblement avec l’ordre ancien.
La volonté de rupture d’avec le PDG, la formation au pouvoir depuis près de 50 ans, est perceptible dans les visages des personnes qui peuplent son quartier général politique, QG, situé dans le Vème arrondissement (quartier Lalala) à Libreville. Ce QG est d’ailleurs le point de départ de cartons d’invitation annonçant cet évènement politique prévu en fin de semaine. Des indiscrétions des proches du volubile « Jacky-mille-diplômes », pour les intimes, confortent les soupçons d’un départ annoncé.
Signe des temps, la liste des invités de ‘’Jacky’’ est remplie de membres de l’opposition et d’activistes, ouvertement engagés pour la fin du système Bongo-PDG.

Rappelons que c’est sur fond de frustrations que Jean François Ntoutoume Emane a quitté la présidence du conseil municipal de Libreville en 2014, au profit de l’actuel édile, Rose Chritiane Ossouka Raponda. Le vieux ‘’routier’’ pensait blanchir sous le harnais à l’hôtel de ville de Libreville, en raison d’une promesse de renouvellement de son mandat de maire de la commune, vraisemblablement acquise d’Ali Bongo, en guise de retour d’ascenseur pour son soutien affiché à sa candidature lors de la présidentielle anticipée de 2009. La couleuvre, synonyme de promesse non tenue, avait été avalée la mort dans l’âme par Ntoutoume Emane, au point que la passation des charges avec son successeur s’était déroulée à huis clos et sous forte présence policière.
La sortie de ce vendredi devrait, dans tous les cas, davantage mettre à nu les dysfonctionnements internes au PDG, puisque ‘’Jacky’’ entend renouer avec ses légendaires envolées lyriques, et cette fois, non sous la rengaine de « la très haute inspiration » de l’autre, mais sous un nouveau jour de liberté de ton, qui révèlera ‘’un phœnix’’ sortant d’une relative longue période de placardisation.
Paul Davy
Article publié le 30 septembre 2015