

Des gabonais épris d’accès de tous à une justice équitable, et outrés par les conditions d’interpellation à son domicile du membre d’Héritage et Modernité, Serge Maurice Mabiala, groupe politique frondeur au Parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, ont tenu a pacifiquement protester durant toute la journée du jeudi 17 septembre 2015 devant les locaux de la Direction Générale des Recherches, DGR, pour exiger sa libération immédiate.
L’absence de notification justifiant son interpellation à son domicile à 5 heures du matin par des éléments de la DGR dépourvus de mandat d’amener, a poussé plus d’un à crier à la thèse du complot politique contre le groupe Héritage et Modernité, dont les membres dénoncent à voix haute l’absence de dialogue interne au PDG, et la mise à sac du pays par un groupuscule de copains se réclamant proches d’Ali Bongo. Des enfumeurs catalogués par Héritage et Modernité comme des ‘’Profito-situationnistes aux chaussures enfoncées dans les chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause’’. Récemment promus à des postes clés au sein du gouvernement remanié le 11 septembre dernier, les mis en cause, tous ou presque, membres de la dynamique politique, Mouvement Gabonais des Amis d’Ali Bongo, Mogabo, décident vraisemblablement de tenter de s’offrir, à l’irrégulière, la peau de leurs détracteurs.

L’acte 1 de ce rapport de force qui promet de bien belles, semble cette arrestation, au mépris des procédures légales, de l’ancien Ministre de la fonction publique, ancien Directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo, également ancien Directeur des grandes entreprises à la Direction Générale des Impôts. Et, c’est vraisemblablement son passage aux Impôts qui pourrait constituer un alibi pour le pouvoir de « chercher des poux à Serge Maurice Mabiala», et ainsi instrumentaliser la justice à son encontre. L’hypothèse n’est nullement écartée par ses amis d’Héritage et Modernité, qui, le cas d’échéant, disent marquer leur étonnement de cette approche soudaine, puisque bien après les Impôts, Serge Maurice Mabiala a été conseiller spécial du Chef de l’Etat, puis directeur de cabinet adjoint de la même personnalité, avant d’être promu au gouvernement.
Ne se faisant pas d’illusions sur les véritables motivations de cet acharnement judiciaire, Michel Menga, membre d’Héritage et Modernité met en relief les guéguerres internes au PDG : « Nous constatons et nous le disons pour le regretter, que cette arrestation arbitraire est due essentiellement à l’engagement de Serge Maurice Mabiala au sein d’Héritage et Modernité. Et sur cette base, nous, membres d’Héritage et Modernité, ici réunis, et avec les compatriotes qui nous suivent et nous soutiennent, demandons avec insistance la libération sans conditions de notre frère, le Ministre Serge Maurice Mabiala ». Une déclaration pondue sur l’esplanade de la Mosquée Hassan II, sise en face de la DGR, sous le regard complice des membres de la famille et d’un pan important d’acteurs de la société civile et de la classe politique issus tant de la majorité au pouvoir que de l’opposition.

Un pied de grue a été observé sur cette esplanade de 6 heures du matin à 20 heures révolues, sans que les mobiles de l’arrestation ne soient communiqués. Toute chose qui a compliqué le travail de l’avocat du gardé à vue, Cédric Maguissy, qui éprouve tout le mal du monde à remplir le procès-verbal de constatations, ne sachant quoi mettre à la case réservée aux raisons de la présence de son client dans les griffes de cette police politique.
La mobilisation a relâché à 20 heures révolues, le jeudi 17 septembre, sans que Serge Maurice Mabiala ne regagne son domicile. Des nouveaux attroupements sont programmés jusqu’à la libération de cette victime de ce règlement de comptes politiques. « C’est une manœuvre d’intimidation inadmissible, et nous ne baisserons pas les bras, nous ne nous tairons pas. Et ensemble nous libérerons notre pays, en poursuivant le combat pour sa démocratisation et pour une meilleure redistribution des fruits de la croissance », annonçait Michel Menga, membre fondateur d’Héritage et Modernité, pour qui, tous les membres de cette dynamique politique sont prêts à se constituer prisonniers pour obtenir la libération de leur.
Paul Davy
Article publié le 18 septembre 2015