

L’esplanade de la Mosquée Hassan II, située en face de la Direction Générale des recherches, DGR, et les alentours du siège de cette police politique étaient noirs de monde durant toute la journée du jeudi 17 septembre. Acteurs politiques de la majorité et de l’opposition y étaient. Journalistes, membres de la famille, de la société civile, amis, connaissance et anonymes se sont également invités à une action spontannée de mobilisation contre les pratiques passéistes assimilées à la Gestapo.
Quelques réactions compilées sur le vif :
Eloi Rahandi Chambrier, ‘’ancien’’ du parti au pouvoir, PDG : ‘’Halte au pillage du pays par des voleurs, des menteurs et des truands’’.

« Ma présence à la DGR est motivée par la convergence de vues avec ceux qui militent pour que le pays cesse de sombrer davantage, tel qu’il est tombé aujourd’hui.
Héritage et Modernité, c’est moi. En d’autres termes, je suis entièrement de cœur avec tous les membres de cette dynamique politique. Qu’Héritage et Modernité prenne ses responsabilités, car personne ne fera à leur place ce qu’ils doivent faire, c’est-à-dire, exprimer librement leurs attentes qui portent notamment sur la lutte contre le pillage en règle des ressources du pays par des voleurs, des menteurs, des truands, et j’en passe ! »
Paul Marie Gondjout, secrétaire exécutif adjoint de l’Union Nationale, parti d’opposition : ‘’ Soutenir les actions pour la libération de Serge Maurice Mabiala’’.

« Nous sommes venus apporter notre soutien à la démarche de ces citoyens qui commencent à voir comment ce régime fait très peu cas des droits de l’Homme, et accorde très peu d’intérêts aux droits des personnes qui osent s’opposer à lui. Occasion pour nous de demander à tous ceux qui sont épris de liberté et de changement dans ce pays de venir soutenir les actions pour la libération de Monsieur Serge Maurice Mabiala ».
Marc Ona Essangui, acteur de la société civile : ‘’Que la DGR accorde le même traitement à Maixent Accrombessi, poursuivi en France pour corruption et blanchiment des capitaux’’.

« Ce qui justifie notre présence ici est notre engagement en faveur de l’égalité de tous les citoyens face à la justice. Et, c’est d’ailleurs pourquoi j’aurais bien aimé que les mêmes éléments de la Direction Générale de Recherches, DGR, aient fait la même chose lorsque que Maixent Accrombessi, le Directeur de cabinet d’Ali Bongo, rentrait récemment de France au lendemain de son interpellation à Paris pour corruption d’agent public étranger et blanchiment des capitaux. Mais, nous avons plutôt assisté, médusés, à un accueil triomphal auquel ont pris une part active ces mêmes éléments de la DGR. Dans les jours à venir, nous envisageons de venir déposer auprès de celle-ci, avec copie au procureur de la république, les dossiers compromettants engageant certains protégés de ces éléments de la DGR, et nous verrons ensuite comment ils réagiront !
Nous ne sommes pas pour le désordre, mais nous pensons que la loi protège tout le monde de la même manière, que l’on soit du Parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, de l’opposition ou de la société civile !»
Marcel Libama, acteur de la société civile : ‘’Nous exigeons la libération immédiate du citoyen Mabiala’’.

« Nous exigeons, des plus hautes autorités de ce pays, la libération immédiate du citoyen Mabiala qui se retrouve, comme par enchantement, aux mains de la Direction Générale de Recherches, DGR, alors qu’il venait d’être élevé, plus d’une fois, à des très hautes fonctions dans ce pays. Face à l’argumentaire politique qui sous-tend cette interpellation à l’irrégulière, nous entamons en chœur : Libérez Mabiala ! Libérez Mabiala ! Libérez Mabiala ! Libérez Mabiala ! »
Michel Menga, membre fondateur d’Hériatge et Modernité : ‘’ C’est une approche anti-démocratique’’

« Si les plus hautes autorités avaient des choses à lui reprocher, il n’aurait pas accédé aux hautes fonctions de directeur de cabinet du Chef de l’Etat et très récemment encore, de Ministre, après avoir été directeur des grandes entreprises à la Direction Générale des Impôts. Car, nous sommes surpris de constater que c’est aujourd’hui que l’on constate que Serge Maurice Mabiala est un compatriote douteux. Au demeurant, nous considérons que cette pratique relève d’une dérive, une approche antidémocratique dans notre pays ».
Propos recueillis par : Paul Davy
Article publié le 18 septembre 2015