UNOCA-RCA: un journalisme de qualité pour des élections crédibles
Abdoulaye Bathily, Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca), a rappelé, lors de la clôture de l’atelier de renforcement des capacités des hommes et femmes de médias sur la conduite et la promotion des processus électoraux pacifiques en République centrafricaine (RCA), le rôle primordial des professionnels de l’information dans la tenue des élections apaisées et crédibles : « La responsabilité citoyenne des journalistes est utile dans la construction de la démocratie », a t-il souligné.
Conscient des conditions de travail difficile des journalistes, il a toutefois insisté sur les efforts menés actuellement en RCA en vue d’une sortie de crise. Tout en plaidant pour un journalisme de paix, en contribuant à l’apaisement des esprits et en veillant à ce que les droits de l’homme soient respectés. Car, les médias ont parfois contribué à déstabiliser le processus électoral, allant jusqu’à encourager le déploiement de la violence.
Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu pour l’Afrique centrale a fait observer qu’en période électorale, cette tâche est plus lourde compte tenu des enjeux et des risques élevés de manipulation : « Vos sentiments ne doivent pas l’emporter sur la relation des faits. Evitez d’utiliser vos plumes, vos micros ou tout autre moyen de communication sociale pour inciter à la violence, à la haine ou à la division », a-t-il indiqué.
Ces conseils sont également valables pour les journalistes gabonais. Les griefs sont redondants : médias publics accusés de soutien massif au chef de l’Etat sortant, instances de régulation de la communication soupçonnées d’être partisanes, violations graves des droits des journalistes, en particulier ceux appartenant à la presse proche de l’opposition.
Et pourtant, pour que des élections puissent être qualifiées de libres et démocratiques, non seulement elles doivent se dérouler dans des conditions politiques et administratives adéquates, mais il est fondamental que les citoyens disposent d’un accès suffisant à l’information relative aux partis, aux candidats et au déroulement des opérations du scrutin afin de garantir l’expression, en connaissance de cause, de leur suffrage.
Imony Kombile Giowou
Article publié le 12 septembre 2015