Ali Bongo, six ans d’escroquerie politique et sociale en berne !

Posté le 20 Oct 2015
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Ali BONGO

Bongo II, visiblement malmené par le poids des responsabilités

Sous la férule du prestidigitateur en chef, Maixent Accrombessi, «Nkani » -sage en Téké- devant Ali Bongo Ondimba, l’arène politique au pouvoir s’est plus que jamais transformée ces six dernières années en syndicat de menteurs sans vergogne, pour qui, la parole donnée n’engage que ceux qui y croient. Cinq mille logements par an, meilleure redistribution des richesses, prise en compte des anciens dans la gouvernance, majorité républicaine pour l’émergence, etc. autant de subterfuges mis à contribution par Ali Bongo pour surfer avec aisance sur la naïveté de nombreux gabonais, dont certains ont eu le courage de se surprendre extasiés sur les nuages de ces promesses électoralistes. Le réveil a certes été soudain et tardif pour de nombreuses victimes, mais la prise de conscience en vaut la chandelle, tant l’enfarineur tente de s’essayer maintenant dans un nouveau round de duperie politique, dans la perspective de la présidentielle de 2016.

Aucune école sortie de terre en six ans; rien des 30 mille logements sociaux promis, soit 5 mille par an; curieuse mutation en mouroir des hôpitaux publics, dépourvus de médicament et nantis de personnel à la remorque de connaissances actualisées, faute de stages de recyclage et de perfectionnement, et dont l’environnement à l’intérieur du pays rivalise avec succès les temps moyenâgeux, en dépit de la construction à Libreville d’édifices flambant neufs, pour le décor. Pic insoutenable du chômage qui donne du tournis, au point de dévisager la capitale économique, Port-Gentil, transformée depuis près d’un an en campement à ciel ouvert, sinistré. Une cité pétrolière aux antipodes du petit Dubai annoncé en grande pompe. A cette liste non exhaustive, notons la soumission à la manche des entrepreneurs locaux, privés à dessein de liquidités au profit des PME émargeant dans le culte au « Nkani ».

Alors que le pays est mis à genoux et transformé en caverne d’Ali Baba, le club de la légion étrangère se la coule douce, décuplant, sur fonds de massacre des finances publiques, le contenu de sa bourse ; et, s’offrant, avec une facilité déconcertante à coup de milliards de fonds du contribuable, des voitures de luxe et autres patrimoines immobiliers insolents à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Au plan politique, le parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, a retrouvé son idéologie originaire de pensée unique, tordant ainsi le cou au débat contradictoire en interne comme sur le scène politique nationale; et, avec l’outrecuidance des émergents qui ‘’crachent’’ de haut sur les ‘’anciens’’, regardés comme des « has been » à placardiser, sans autre forme de procès. ‘’ On ne fait pas du neuf avec du vieux’’, claironne-t-on dans les rangs de ces nouveaux riches, pour justifier cette honteuse ostracisation planifiée des ‘’anciens’’. Les partis alliés ne sont pas exempts de cette arrogance d’un autre âge, le centre des libéraux réformateurs, CLR, principal allié dans la cogestion des retombées politiques, en a pris pour son grade. Le partage du pouvoir dans la gestion partagée de la mairie de Libreville n’est qu’un serpent de mer, près de trois ans après la signature conjointe d’une convention définissant la clé de répartition des responsabilités. Mieux, le pourvoir émergent est allé jusqu’à « enculer » le CLR dans un semblant d’implication de participation au gouvernement, avec un département de l’égalité des chances et des gabonais de l’étranger, doté d’un budget à peine égal rien, excusez du peu, à peine égal à celui de simples services d’autres ministères. Le département confié à Patricia Tayé du CLR ne dispose d’aucun ligne budgétaire dans sa rubrique égalité des chances, contre moins de 100 millions de francs Cfa pour la rubrique des gabonais de l’étranger. Cette situation illustre, à plus d’un titre, le mépris qu’affichent les émergents, tant pour le peuple gabonais, réduit en sauterelles devant la bien-aimée légion étrangère, et par conséquent, pas de place pour une hypothétique également d’estime aux yeux du prince, que pour le partenaire politique CLR qui n’a que ses yeux pour pleurer.

C’est à la guillotine que sont passées les têtes de ceux qui osent revendiquer le débat en interne au sein du PDG. Les « anciens » sont envoyés au diable ! Des conditions de cohabitation politique insupportables qui ont récemment suscité la sortie avec fracas de cette écurie du président du conseil consultatif des sages, Jean François Ntoutoume Emane, qui s’est solennellement repenti d’avoir donné sa caution au passage en force d’Ali Bongo à l’issue de la présidentielle anticipée de 2009. Aux commandes du pays par défaut, ce dernier est accompagné par une horde de voyous au col blanc. Nostalgique des années PDG, Parti-Etat, sous l’ère du monopartisme, le pouvoir Bongo II brille depuis lors par le déni de démocratie, en se refusant d’instaurer les principes d’un Etat de droit qui ouvrent la voie à des élections libres et transparentes.

Voici en quelques lignes, levé, seulement un coin du voile du pitoyable tableau des six ans de magistrature d’Ali Bongo à la tête du Gabon.

Paul Davy

Article publié le 20 octobre 2015

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