CRIMES DE SANG : constat prononcé d’une justice à deux vitesses

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La justice gabonaise toujours sous le joug du pouvoir politique

La justice gabonaise aurait-elle rompu avec le cycle de l’impunité dans les actes relevant des crimes de sang ? Ou simplement que l’affaire Fatima Tapsoba, du nom de la jeune fille retrouvée récemment décapitée à Libreville, n’est qu’un cas isolé. La vitesse avec laquelle la lumière a été faite dans cette affaire interpelle plus d’un. Moins d’un mois seulement, l’affaire qui a défrayé la chronique et plongé les gabonais dans la psychose a connu son épilogue le 07 octobre dernier. La jeune dame de 32 ans, originaire du Burkina Faso, avait été retrouvée décapitée le 27 septembre 2015 au quartier Pompidou, dans le premier arrondissement de la capitale gabonaise.

Un appel à témoin, lancé dans les locaux de la police d’investigation judiciaire, daté du 28 septembre a permis de remonter à Yoda Issiaka, 40ans, de nationalité burkinabè et exerçant en qualité de gardien de nuit chez un particulier au quartier Pompidou, où il y réside également. Le présumé auteur de la barbarie a été présenté à l’opinion lors d’un point de presse animé par le procureur de la République.

De nombreux crimes similaires sont curieusement passés sous silence dans notre pays, au point que de nombreuses personnes y soupçonnent la main noire du pouvoir visant à occulter des affaires pouvant éclabousser des commanditaires tapis justement dans les arcanes du pouvoir. Le nombre incalculable de corps, mutilés retrouvés et restés sans suite, atteste de la régularité des faits, constatés sur fond de silence complice de la justice, incapable de s’autosaisir. Les assassins présumés, bien qu’identifiés dans la plupart des cas, continuent de ne point être inquiétés.

Le phénomène odieux des crimes de sang, apparu au Gabon il y a plusieurs décennies, a atteint des proportions inquiétantes depuis 2009, après le passage en force d’Ali Bongo, qui a coïncidé avec la prolifération d’organisations occultes à des fins fétichistes.

Nedjma le Monde

Article publié le 14 octobre 2015

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