Des associations à la rescousse d’Ali Bongo, en cas de candidature à sa succession

L’heure est au recours aux associations de villages, face à la menace du carton rouge du parti démocratique gabonais, le PDG au pouvoir.
La facilité déconcertante avec laquelle Ali Bongo et ses sbires se lient d’amitié avec les associations politiques, est révélatrice du malaise profond qui empoissonne les conditions d’unanimité autour d’Ali Bongo, dans les rangs du parti démocratique gabonais, le PDG au pouvoir. Le vainqueur désigné par la Cour constitutionnelle de la présidentielle anticipée de 2009, fait le choix des associations comme socle de son éventuel soutien à la prochaine présidentielle, dont l’organisation est conditionnée, par l’opposition et par la société civile libre, à la mise en place des garanties de transparence. Il s’agit là d’un scrutin politique plombé par le flou autour de l’authenticité de l’acte d’état civil d’Ali Bongo, éventuel candidat du parti au pouvoir à cette présidentielle prévue en 2016.
A dix mois de cette élection, le chef de l’exécutif sort la grosse artillerie des «associations soutenant l’action du président de la République».
L’éphémère Mouvement gabonais des amis d’Ali Bongo Ondimba, Mogabo, tué dans l’œuf, s’était, en son temps, invité en locomotive muette d’associations électoralistes.
Le recours à ces organisations, pourtant déclarées pour la plupart apolitiques, traduit la désaffection des appareils politiques, dont le parti démocratique gabonais, le PDG au pouvoir. Des associations de circonstance, transformées en véritables fonds de commerce.
Désormais perçu par les cadres du parti au pouvoir comme un boulet susceptible de susciter l’échouage prochain du navire PDG, Ali Bongo, est aux abois. Il s’est enfermé dans une attitude suicidaire, marquée par le refus d’ouverture à l’autre, mieux, la traque sans merci des empêcheurs de tourner en rond. Les menaces de toute sorte contre les membres du courant Héritage et Modernité (H&M), en sont une illustration. Signe des temps, la détention arbitraire, depuis bientôt un mois, de Serge Maurice Mabiala, membre fondateur d’H&M, interpellé au prétexte d’avoir détourné des fonds publics.
Henri Gauthier
Article publié le 16 octobre 2015