
« Dolé » et « Le club des silencieux » sont les deux films gabonais, sur les 11 au programme diffusés depuis le 5 octobre dernier à l’Institut Français du Gabon, à la faveur du Festival de films Afrique-Europe. Une initiative de la Délégation de l’Union Européenne, en partenariat avec les ambassades d’Allemagne, d’Espagne, de France et d’Italie.
Cette année, le Festival de films Afrique-Europe est placé sous le thème : «Jeunesses d’Afrique et d’Europe ». Ce festival, qui a été inauguré par la projection du film « Le Fleuve » du réalisateur sénegalais, Mama Keita, constitue une occasion pour sensibiliser le grand public aux films africains, dont certains sont réalisés par des cinéastes de renommée internationale.
A propos des deux films gabonais sélectionnés, « Dôlé », du réalisateur Imunga Ivanga, a été auréolé du prix spécial du jury au Festival de Cannes Junior 2000 et du grand prix (le Tanit d’or) au Festival de Carthage 2000. Dôlè (l’argent) est une fable africaine touchante sur le pouvoir de séduction par l’argent. A Libreville, capitale du Gabon, le jeune Mougler (David Nguema Nkogue) déambule dans les rues avec ses copains : Baby Lee (Emile Mepango Matala), Joker (Roland Nkeyi), Akson (Evrard Ella Okoue) et Bezingo (Nicaise Tchikaya), âgés tous les quatre d’une quinzaine d’années et en mal de structure familiale. De plans hasardeux en combines minables, ils essaient de concrétiser leurs rêves. Préoccupé par la maladie de sa mère (Marie-Françoise Mimbie), Mougler décide de prendre en main les destinées de la bande pour récolter l’argent nécessaire à l’achat de médicaments.
Au même moment, un nouveau jeu de hasard et de chance très populaire, le Dôlè, fait son apparition sur la place du marché. ‘Tu grattes et tu gagnes un million ! », déclame le haut-parleur de la voiture publicitaire. La bande de Mougler se prépare alors à braquer un kiosque distribuant ces fameuses cartes.

Quant au film « Le club des silencieux », comment vivre au quotidien si on ne peut se faire comprendre parce qu’on est sourd? Film qui vise, en somme, à vulgariser la langue des signes, langage par excellence des personnes sourdes. Au Gabon, certains sourds ne savent faire usage de ce moyen de communication interactif. À Libreville, des sourds se sont regroupés, depuis 27 ans, au sein de l’association nationale des sourds du Gabon, ASMG. Association communautaire qui dispose d’une équipe de football, « Le club silencieux de Libreville ». Une formation sportive qui s’entraîne avec le rêve de participer, un jour, à la coupe du monde des sourds. Une œuvre cinématographique de Nathalie Yveline Pontalier, réalisatrice de plusieurs documentaires, notamment « Le maréchalat du Roi-Dieu » (2011), sélectionné dans de nombreux festivals : Cine Africano de Córdoba (2013), FESPACO 2013, Journées Cinématographiques de Carthage 2012, Ecran Noir 2012, Festival International d’Amiens (2012) et « Mon Emmanuel ».
Au programme de ces diffusions qui s’inscrivent dans le cadre du partage des cultures par la promotion des films africains et européens auprès des cinéphiles, figure aussi la projection des films maliens, sénégalais, français, espagnols, allemand, etc. L’entrée est libre.
Aria starck
Article publié le 09 octobre 2015