Depuis près de dix ans déjà, le bien-fondé des associations des parents d’élèves suscite de nombreuses interrogations, tant son inaction en temps utile, n’a de cesse laisser dubitatifs les élèves en premier, et l’opinion en général, médusée face aux constantes fuites en avant enregistrées à chaque poussée de fièvre.

La défense des intérêts des apprenants, qui est la raison d’être fondamentale de ces regroupements associatifs, dont la dimension nationale est la fédération des associations des parents d’élèves, peine ces dernières années à être à l’ordre du jour. Une démission de fait, vraisemblablement imputée à la peur des parents d’élèves d’afficher leur engagement en faveur du respect des droits de leurs enfants, par peur de représailles des politiques, souvent, sinon toujours mis à l’index, dans la mise à mal des vecteurs concourant au droit à l’éducation.
Nous prenons pour preuve, le silence complice affiché par les associations des parents d’élèves, même quand le navire éducation prend de l’eau, avec risque de naufrage prochain si l’on y prend garde. Même au plus fort des crises perlées qui ont mis à mal le système éducatif, notamment lors des ‘’recalés’’ à tort au baccalauréat de l’année 2013/2014, comme lors des marches pacifiques de protestation des élèves dans les rues de Libreville, contre le refus de leurs enseignants de dispenser les cours au nom du respect du mouvement d’humeur. La même indifférence a été affichée lors des sit-in, assortis de grève de la faim, observés sur le parvis de la Cathédrale Sainte Marie de Libreville, pour dénoncer les signes avant-coureurs d’un génocide intellectuel en préparation. Aucune voix répondant au nom d’organisations des associations des parents d’élèves ne s’est élevée en soutien aux élèves chosifiés.
Ces marques manifestes de démission doivent interpeller les adhérents de ces associations en charge des conditions d’études de nos enfants, à défaut, pour redéfinir son cadre d’intervention et fixer ainsi l’opinion sur sa marge de manœuvre.

En dépit de la présence de bureaux d’associations des parents d’élèves, de nombreux établissements d’enseignement pourtant pourvus de ces organisation de défense des intérêts des élèves, manquent curieusement de normes minimales de salubrité, sans qu’aucun membre d’associations concernées ne crie au loup. D’autres écoles et lycées manquent de projet pédagogique lisible, sans que personne n’en vienne à tirer la sonnette d’alarme. Des chefs d’établissements cupides en profitent même pour faire endosser aux parents d’élèves une partie de leurs budgets de fonctionnement, via des listes de fournitures distribuées en début d’année scolaire, dans lesquelles l’on retrouve des boîtes de craies imposées à chaque enfant, et autres outils spécifiques à l’usage des enseignants. Manière subtile de se dispenser de l’achat de certains besoins de fonctionnement obligatoires et indispensables au personnel d’encadrement.
La définition, voir la redéfinition des intérêts de l’élève, comme cœur de métier des associations des parents d’élèves pourrait, peut-être, les condamner à plus de vigilance, qui viendrait tordre le cou aux manquements criards dénoncés plus haut, et dont la liste est loin d’être exhaustive.
Les associations des parents d’élèves ne sauraient être confondues à des syndicats de parents en mal d’inspiration et dont les agendas seraient vidés de programmes consistants. C’est notre part d’appel au ressaisissement, en notre qualité de porteur d’alerte !
Paul Davy
Article publié le 12 octobre 2015