DOSSIER RENTREE : le spectre des grèves à répétition ne semble pas bien loin

spectre de nouvelle pertubation
Les enseignants, lors d’une assemblée générale à Libreville

L’année scolaire 2015-2016 qui a démarré le lundi 05 septembre dernier, reste marquée par la crainte de nouvelles perturbations. Celles-ci, depuis l’année scolaire 2010-2011, ont été, pour l’essentiel, dues au non-paiement des vacations et autres primes aux enseignants.

Nonobstant qu’en dehors des problèmes liés à la vie de l’enseignant, il y a ceux des structures d’accueil et des conditions de travail, jugées exécrables, par les syndicats de l’éducation nationale.

Il est devenu coutumier d’observer qu’à chaque rentrée des classes, les enseignants posent sur la table du gouvernement le problème des vacations. Cette année, si l’on s’en tient à ce qui s’apparente désormais à une nouvelle formule, de nouvelles perturbations ne sont pas exclues. Tant le décret fixant et organisant le paiement des vacations peine toujours à voir le jour.

La situation administrative, peu enviable, des enseignants du pré-primaire vient corser l’inquiétude d’une année qui pourrait être perturbée. Selon nos investigations, le numéro matricule se monnaie à la fonction publique avec une somme oscillant entre 500 et 100 mille francs Cfa. Toute chose qui engendre la cacophonie chez de nombreux enseignants aux situations irrégulières. Soulignons que la régularisation des situations administratives des enseignants reste au cœur d’une polémique. L’hypothèse que cette injustice puisse occasionner des perturbations, n’est pas totalement exclue. Surtout que depuis cinq mois, ceux qui étaient sur le point de percevoir leur salaire, du fait de cette régularisation de situations administratives, continuent d’attendre. Depuis lors, aucune suite n’est donnée.

Suite à la grève déclenchée par Dynamique unitaire, l’année scolaire dernière, certains enseignants ont été mis sur bon de caisse. Si cette situation a changé pour certains, cela n’est toujours pas le cas pour d’autres. Les enseignants qui ont des crédits auprès des banques sont mis à mal dans cette situation. Le mode de paiement par bon de caisse ne permettant pas aux banques de recouvrer leurs créances.

En cas de retour au mode de paiement par virement bancaire, les enseignants ayant contracté des crédits ne trouveront pas de provisions suffisantes dans leurs comptes, car les banques vont recouvrer toutes les échéances possibles. Le désagrément causé par ladite situation, peut constituer un détonateur.

«J’ai plusieurs enfants qui apprennent dans des établissements privés. En dehors des frais de scolarité, il y a les fournitures. C’est un investissement important. Et lorsqu’il y a des troubles dans le secteur de l’éducation, c’est le niveau de la formation qui prend un coup», a confié Jean Marie Mbeng, père d’une famille nombreuse, visiblement craintif, quant à la suite de l’année scolaire amorcée.

La principale conséquence de la répétition des années scolaires perturbées a été la baisse du niveau des apprenants. L’essentiel, pour le gouvernement, étant de valider l’année par l’organisation coûte que coûte des examens de fin d’année. Les classes d’examen apparaissent comme les plus exposées. Disons que de manière générale, c’est toute la chaine du système éducatif qui est tirée vers le bas.

Henri Gauthier

Article publié le 12 octobre 2015

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