DOSSIER RENTREE : rentrée des classes sur fond d’insalubrité par endroit

Depuis la rentrée des classes, le 5 octobre dernier, de nombreux établissements d’enseignement primaire, secondaire et de pré-primaire, peinent à se débarrasser d’ haillons, en continuant à croupir sous le poids de l’insalubrité.

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état piteux d’une école de Libreville dans la fièvre de la rentrée des classes

Présents pour certains dans la capitale – voir photos illustratives- ces établissements scolaires offrent à leur entrée un aspect propre, accueillant et attrayant. Hélas, un détour à l’intérieur permet de juger de l’ampleur de la situation qui ne semble préoccuper personne ou presque. A titre d’exemple, l’école pilote de Nzeng-Ayong 3, dans le 6e arrondissement de Libreville, reste à plaindre. Idem pour l’école publique d’Ambowè, située derrière le Camp de Gaulle, allusion à la base militaire française à Libreville. Comme le quartier qui l’abrite, Ambowè, l’école primaire éponyme est l’une des plus vieilles de la capitale. Elle a vu le jour dans les années 1980. Quelques jours après la rentrée des classes, cette école continue de présenter une image de profonde vétusté. La voie qui y mène, non bitumée, est une piste qui demande l’habileté des conducteurs. Juste à côté de l’école, un dépôt d’ordures ménagères jonchant le sol, dégage une puanteur insupportable. Cette école, non clôturée, reçoit chaque année des enfants  du quartier et des alentours. Située entre les bâtiments, la cour de récréation étroite et insalubre est recouverte de cailloux et de terre qui se transforme boue, à la moindre tombée de pluie.  Dans l’enceinte de l’institution, juste derrière un long bâtiment de deux salles abritant aussi le bureau de la direction, se trouve une pompe publique qui alimente les habitants d’Ambowé et ceux  d’autres  quartiers confrontés aux difficultés d’approvisionnement en eau potable. Les murs des salles de classe semblent avoir été peints depuis plus de deux décennies.   Plusieurs portes n’ont ni poignée ni serrure. Plafonds, tables-bancs et tableaux sont très usés. C’est une école à la quête d’un signe de gaieté.

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Malgré les efforts visant à résoudre les problèmes de l’éducation au Gabon, plusieurs écoles restent délabrées. C’est le cas de l’école publique de Sotéga, celle de Montfort, etc. Les lycées et collèges ne sont pas exempts de ce constat. Dans certains, les eaux de pluie et les herbes folles ont envahi les cours. De nombreuses salles de classe sont dans un piteux état et les murs sont défraîchis. Faute d’avoir été occupées, quelques salles de classe sont réduites en décharges depuis l’année scolaire écoulée. A cette situation pour le moins déplorable, s’ajoute le manque d’eau et d’électricité.

En 2013, Ali Bongo Ondimba avait annoncé la construction de 400 salles de classe supplémentaires pour résoudre le problème des effectifs pléthoriques. Pour le syndicat des enseignants, le problème restera entier avec la construction de 400 salles de classe seulement, sur l’ensemble du territoire national. Entre les établissements du secondaire, du primaire et du pré-primaire, comment la répartition sera-t-elle faite ? Où est le projet annoncé de réhabilitation des établissements, il y a plusieurs mois, par le Ministère de ’éducation nationale, s’interroge-t-on désormais pour éviter de faire ressurgir le dossier relatif aux fameux «Chantiers de l’éducation» confiés à l’Agence nationale des grands travaux, ANGT. Où sont les 60 lycées qui auraient dus être construits sous la conduite de l’ANGT ? Pour l’heure, le gouvernement d’Ali Bongo est encore bien loin de persuader sur sa volonté de faire du système éducatif gabonais, l’un des meilleurs d’Afrique, d’autant qu’une telle ambition nécessite des infrastructures adéquates. Ce qui, au regard de certaines images, est loin d’être le cas.

Aria Starck

Article publié le 12 octobre 2015

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