Echos du Nord – Votre journal d'actualités et d'analyses du Gabon

Gabon épinglé pour proximité avec la cybercriminalité

Gabon épinglé pour proximité avec la cybercriminalité

cybercriminel

L’agence indépendante chargée de réglementer les noms de domaines sur internet, Icann, a décidé de suspendre la société gabonaise ayant la responsabilité d’attribuer les noms de domaines au Gabon. Une décision rendue publique par le blog gabonenervant cette semaine.

Responsable de la sécurité, de la stabilité et de la coordination mondiale du système d’identificateurs uniques de l’Internet, l’ICANN a découvert que la société gabonaise se livrait à un trafic insidieux de noms de domaines en les attribuant de manière louche et souvent conflictuelle à des tiers.

La société incriminée est Opentld.com et sa marque de commerce connue est Freenom.com. C’est sous l’entité « my.ga » qu’elle propose les noms de domaines gabonais en utilisant les systèmes de vente de noms de domaines de Freenom.com. Cyriaque Nkouna, directeur d’Opentld.com, est celui qui a négocié le contrat de gestion des noms de domaines gabonais avec cette société, moyennant un pourcentage, dont personne ne connait la valeur, sur tous les noms de domaines vendus.

Rappelons qu’il y a quelques jours, le site « Gabonews » révélait qu’un site internet affilié à l’Etat Islamique était hébergé par le Gabon, avec un nom de domaine en «.ga » cédé par l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF). L’ANINF, agence gouvernementale, dont le directeur général est Alex Bernard Bongo, frère de l’actuel chef de l’exécutif, ne semble pas préoccupée par les questions de cybercriminalité. Une révélation qui a suscité la montée au créneau de la communauté internationale, laquelle a exigé des explications au gouvernement gabonais. En réponse à cette injonction, l’Etat gabonais a supprimé ce site de ses serveurs, tout en essayant de se dédouaner maladroitement de toute responsabilité, arguant que le nom de domaine « .ga » bien que Gabonais, est ouvert à tous.

Au moment où les forces de répression tirent à balles réelles sur les manifestants à mains nues, où des étudiants sont incarcérés pour un « oui » ou pour un « non », voir torturés et sodomisés en lieu privatif de liberté, l’Etat gabonais se permet, vraisemblablement, d’octroyer des noms de domaines à des sites qui font la promotion des valeurs du terrorisme et autres actes de barbarie. Pendant que les services de la contre ingérence, B2, pourchassent d’inoffensifs étudiants qui ne demandent qu’avoir accès à de meilleures conditions d’études, le Gabon régresse dans les techniques de l’information et de la communication, n’en déplaise à Pastor Ngoua N’neme, ministre de l’économie numérique et de la poste.

Voilà qui vient jeter du discrédit sur le prix international pompeusement attribué au Gabon pour saluer ses avancées technologique, et récemment réceptionné par Ali Bongo en grand renfort médiatique, du côté des Etats Unis. La réalité sur le terrain, nous fait bien croire que le Gabon n’est pas à l’abri des blâmes, dans ce secteur des technologies de l’information.

ARIA STARCK

Article publié le 02 octobre 2015

Copyright@echosdunord.com

 

Articles connexes