
Des banderoles déployées devant la barrière du tribunal de Libreville sont évocatrices : « Justice, libérez Pogab…rentrée scolaire=0 pour nos enfants, l’avenir du Gabon…pitié ! » ; tout comme, « POGAB, 07 mois c’est trop! Nous voulons nos salaires ». Des messages exprimant le ras-le-bol assorti d’une grève de la faim, comme moyen de pression pour exiger de la justice une résolution impartiale de cette affaire qui oppose deux hommes d’affaires.
De mémoire d’homme, la société Pogab, spécialisée dans la transformation du bois est fermée depuis maintenant 07 mois, à la faveur d’une décision de justice remontant au mois d’avril dernier, suite à des démêlés judiciaires opposant Gassan Bitar à Gohua Zhang, qui se disputent la paternité de l’entreprise. Situation conflictuelle qui a conduit inéluctablement au non paiement des salaires de 300 employés. « Sept mois, c’est trop! Nous voulons nos salaires. Nous ne pouvons plus payer nos factures d’eau et d’électricité et nos loyers », confiait désespérément un agent gréviste.
Une situation des plus humiliantes, pour ce personnel au ban de l’emploi, et qui ne sait plus où donner de la tête. Dans ce bourbier judiciaire, les hommes en toge sont mis à l’index. « Ils sont à l’aise dans leurs bureaux, pendant ce temps, nous sommes dans la galère. Nous préférons mourir que de repartir chez nous les mains vides », s’est exprimée une autre victime.
Outre le paiement des arriérés de 07 mois de salaires, les agents grévistes de Pogab ne sont pas fermés à l’hypothèse d’un licenciement collectif, pourvu, soulignent-ils, qu’il soit fait dans les règles de l’art avec des soldes de tout compte à la clé. Les agents en grève de la faim dans l’enceinte du tribunal de Libreville promettent d’y rester jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications.
Nedjma le Monde
Article publié le 15 octobre 2015