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La consccience collective heurtée par une vidéo dévoilant des femmes commerçantes interpellées, toutes dénudées

La consccience collective heurtée par une vidéo dévoilant des femmes commerçantes interpellées, toutes dénudées

C’est un boom en nombre de visites qu’enregistre cette vidéo postée sur la toile, tant le niveau de déshumanisation choque. Des images qui présentent des femmes commerçantes transportées dans un camion de police nues avec à la clé, des mains menottées, pour avoir commis l’impaire de protester contre les rackets incessants dont elles ne cessaient de faire l’objet sur leur lieu de vente de l’ancienne gare routière à Libreville.

Dans la vidéo, on peut entendre les lamentations et les cris des deux femmes d’un âge avancé, dénonçant de gros bras venus les déloger du travail servant « à envoyer leurs enfants à l’école » non sans se questionner si le commandant posté devant elles au moment de leur transfert à la préfecture de police, ne craignait pas Dieu ! On peut y déplorer la brutalité physique et verbale dont ces femmes ont fait l’objet de la part des éléments de la préfecture de police de Libreville, déployés sur le terrain.
Dans un communiqué du ministère de l’Intérieur, nous apprenons que ces femmes auraient été interpellées par la police pour « trouble à l’ordre publique, outrage à agents et atteinte aux bonnes mœurs« . Mais condamnées à l’issue d’un procès lapidaire, uniquement pour atteinte aux bonnes mœurs.

Curieuse promptitude de la justice gabonaise à se saisir de dossiers au choix à l’instar de celui de ces femmes commerçantes qui ne réclament qu’un environnement de travail paisible. Paradoxalement, de nombreux dossiers liés à des chefs d’accusation de crimes économique, crimes de sang et autre cas de corruption, peinent à être ouverts, croulant sous le diktat de pesanteurs politiques. Comme quoi, au Gabon, la justice s’est pour les pauvres, déduisent certains, le cœur meurtri.

Enfin, on a appris qu’une enquête diligentée par le ministère de l’Intérieur aurait été ouverte pour retrouver les agents coupables de ces brutalités, après publication de cette vidéo. Sans sa diffusion publique, les responsables de ces agissements auraient-ils été inquiétés ?

L’auteur de la vidéo serait identifié par les services du ministère de l’Intérieur. Il s’agirait d’un policier, gardien de la paix, qui a immédiatement été suspendu de ses fonctions par « mesures conservatoires« .

Imony Kombile Goiwou

Article publié le 30 octobre 2015

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