

Le Mouvement des jeunes upégistes (MJU) a fait sa rentrée politique du 2 au 4 octobre dernier à Libreville. Ces jeunes, dont l’âge varie entre 18 et 35 ans, ont préféré méditer sur l’avenir du pays au lieu de s’adonner à des futilités comme le font les jeunes de leur âge. C’est autour du thème de « Jeunesse et responsabilité militante » qu’ils ont échangé trois jours durant. Les délégations venues des neuf provinces n’ont pas manqué de témoigner leur satisfaction suite aux enseignements reçus. « Nous réunissons autour de ce thème pour créer les conditions nécessaires à la libéralisation du Gabon », a déclaré un délégué de la province du Haut-Ogooué, conscient que le pays va mal et qu’il est plus qu’urgent que les jeunes s’impliquent davantage dans la gestion citoyenne. Cette rentrée a été pour eux le moment de réfléchir aux notions de responsabilité, d’engagement et de participation à l’action politique.
Ne voulant plus être des acteurs passifs, après leur tournée nationale d’installation des bureaux, il y a un mois, le MJU vise à plus conscientiser et à repartir dans l’arrière-pays convaincre les indécis à les rejoindre pour qu’ensemble, ils libèrent le Gabon de la dictature des Bongo. « Nous estimons que le Gabon est dans une dictature, une monarchie, une dynastie. Il faut alors préparer les actions pour convaincre les Gabonais de sortir de leur sommeil dogmatique afin de restaurer la République, la seule pouvant garantir la paix et le bien-être de tous. Le MJU vise donc être une plate-forme. Nous avons pour ambition de mobiliser la jeunesse autour des valeurs de démocratie, constituer un relai entre l’opposition et la jeunesse, faire adhérer les jeunes au MJU, à l’Union du peuple gabonais (UPG) et à l’opposition en général car nous défendons les mêmes idéaux », a déclaré leur porte-parole Fred Aurèle Zehou Moussock.
Au regard du contexte politique actuel, la tâche du MJU s’avère ardue, mais conscients de cela, ces jeunes font de la difficulté leur adrénaline. Ils savent qu’ils seront victimes d’intimidations, de chantage et autres stratégies visant à les anéantir mais ils ne reculeront devant rien. C’est donc avec un esprit de conquérant qu’ils comptent se déployer sur le territoire national dans les tout prochains jours. Les discours ne suffisent plus, il faut désormais poser les actes. Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’Union du peuple gabonais (UPG), venu leur apporter son soutien, n’a pas manqué de féliciter et d’encourager cette jeunesse déterminée. Au passage, il leur a clairement signifié ceci : « La jeunesse est le moteur d’un pays. Il est alors temps d’en finir avec cette jeunesse qui ne servait qu’à danser et à être conduite à l’aveuglette comme du bétail. La jeunesse actuelle doit être au cœur de l’action, de la conscientisation et du changement. » Au nom de la liberté, de l’équité, de l’égalité et de la justice, des valeurs qu’ils ont en commun et qui sont à partager avec l’ensemble de la République
Ils ont parlé de 2016, avec ses échéances capitales. C’est pour cela qu’entre autres objectifs, cette rentrée politique visait aussi à donner les jeunes d’outils indispensables pour mieux résister à l’oppresseur et ses nombreuses manœuvres de corruption. « Nous avons appelé les jeunes à plus de responsabilité. Face à la violence du pouvoir en place, l’opposition doit plutôt montrer sa capacité d’intelligence et ne pas réagir par la violence. C’est dans cet ordre que nous avons instruit nos militants. 2016 sera une année difficile. Avec tout ce qui se passe aujourd’hui, avec tout se qui se projette dans l’avenir, il est impossible que nous allions aux élections avec Ali Bongo Ondimba et nous savons aussi que ce monsieur n’acceptera jamais d’être écarté du jeu électoral. Mais nous allons trouver les moyens de résoudre ce problème», a conclu Anges Kevin Nzigou, le président du MJU.
Sophie Beuve Mery
Article publié le 07 octobre 2015