Le clientélisme politique d’André Dieudonné Berre auprès d’Ali Bongo

André Dieudonné Berre
André Dieudonné Berre, sous un jour d’autisme politique

C’est un André Dieudonné Berre, ADB, député du parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, dans le 1er arrondissement de Libreville, qui s’est présenté face à la presse le mercredi 21 octobre, dans des habits de courtisan. L’homme, sur un ton inhabituel, s’est essayé vainement dans une opération de communication mensongère, butée à l’épreuve de la vérité.

En décidant de s’offrir le nom Ali Bongo comme fonds de commerce pour s’attirer un retour de subsides du palais du bord de mer, ADB a enfilé la toge d’avocat du diable, en tentant, sans convaincre, de voler au secours du soldat Ali Bongo, dont le bilan à la tête du Gabon parle contre lui même.

Engagé dans une opération de cosmétique politique, André Dieudonné Berre a égrainé une série de réalisations jugées positives à ses yeux, qu’il a rangées au crédit d’Ali Bongo. Des élucubrations placées abusivement sur le sceau du groupe parlementaire PDG à l’assemblée nationale, dont le gros des troupes était paradoxalement absent. Dans son chapelet de contre-vérités, il a évoqué l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, alors que le pays n’a qu’une liste électorale informatisée pompeusement appelée liste électorale biométrique. Pour preuve, la biométrisation du processus électoral figure à l’ordre du jour des exigences de l’opposition politique, au nom de la transparence du vote et de l’organisation d’élections apaisées. La réhabilitation du principal parti d’opposition, l’Union nationale, ce qui est loin d’être une faveur, puisque le pouvoir s’était tiré une balle dans le pied en prononçant la dissolution arbitraire de ce parti politique. Dans ce cas de figure, il n’y a aucun mérite à revenir à la norme, après une sortie de route sous l’ivresse de l’arrogance politique. Toujours en politique, ADB s’est félicité sans sourciller de la reconfiguration du conseil national de la démocratie, CND, en oubliant d’indiquer que cette institution n’est que l’ombre d’elle-même, sans pouvoir décisionnel, astreinte à un rôle consultatif, donc de simple conseiller du gouvernement, et pas plus, pour des questions d’ordre politique. En d’autres termes, Ali Bongo reste à l’arrivée, libre d’appliquer ou non les décisions issues du CND. Ce qui contraste avec le rôle de laboratoire indépendant des opinions politiques et sociales, qui devrait être assigné à une institution à première vue, considérée comme baromètre du débat pluriel dans le pays.

En osant se payer la tête d’une opinion publique éclairée, dans sa démarche visant à défendre le plan stratégique Gabon émergent, qui n’a pas mieux fait que de tirer le Gabon vers le bas, six ans après, André Dieudonné Berre est venu allonger la liste des complices de Bongo II, dont le départ à la tête du pays devrait permettre de tourner la page du système Bongo-PDG, vieux d’un demi-siècle, et source du mal gabonais.

Paul Davy

Article publié le 22 octobre 2015

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