

Réagissant au nom de la classe politique de l’opposition gabonaise dans sa diversité, François Ondo Edou, le porte-parole de l’Union nationale (UN), a mis le pouvoir face à sa responsabilité de garantir la tenue d’élections transparentes et apaisées, dans une déclaration livrée vendredi 9 octobre dernier.
Du 28 janvier au 15 février 2013, à Libreville, une commission paritaire ad oc (majorité et opposition) s’était réunie pour arrêter les modalités de la mise en ouvre de la biométrie dans le processus électoral au Gabon. Ceci, à la demande du chef de l’exécutif. De cette rencontre, dix points avaient fait l’objet d’un accord total. L’initiative visait à garantir de manière définitive, la transparence électorale, appelée de tous ses vœux par la classe politique et par la communauté internationale.
Il s’agit notamment de l’élaboration d’un plan média, associant l’opérateur technique Gemalto et les partis politiques, visant à expliquer les mécanismes de fonctionnement de la biométrie; l’usage de la carte nationale d’identité comme pièce de référence dans toutes les opérations électorales, de l’original ou de la photocopie légalisée de l’acte de naissance ou du jugement supplétif; l’inclusion du passeport biométrique dans la liste des pièces exigibles pour l’enrôlement ou le vote; le recours aux témoins munis de leurs pièces d’état civil en vigueur lors de l’enrôlement, dans le cas où l’identité de l’intéressé est mise en doute; le lancement par le ministère de l’intérieur d’une vaste campagne de sensibilisation visant à distribuer le stock de cartes nationales d’identité actuellement disponible dans les services du ministère; la dotation des moyens supplémentaires au ministère de l’intérieur pour le lancement des campagnes pérennes d’établissement des cartes nationales d’identité à l’ensemble des Gabonais; l’organisation d’audiences foraines dans les zones rurales pour permettre à tous les Gabonais de se faire progressivement établir des cartes nationales d’identité, cela ne constituant cependant pas une condition préalable au déroulement des opérations d’enrôlement et à la participation aux élections; l’implication des partis politiques dans toutes les étapes, notamment dans le suivi de la traçabilité des mises à jour du système informatique; la prise en compte des partis politiques (majorité et opposition) dans la composition de la Commission nationale pour le traitement des données à caractère personnel (CNTDCP) et la mise en place d’un comité de suivi des recommandations de la commission.
Au constat, a révélé le porte-parole de l’Un, seul un des dix points a été acté : le passeport biométrique. Il figure désormais parmi les documents exigibles pour le vote. Cela est vérifiable dans les textes réglementaires et législatifs existants. Les autres points n’ayant, à ce jour, fait l’objet d’aucun examen par le pouvoir.
Le vendredi 2 octobre dernier, le ministre de l’intérieur a convoqué la classe politique à une réunion dont l’objet portait sur la révision des listes électorales. Et pour cela, il était question que les partis politiques communiquent la liste de leurs représentants au sein des commissions d’enrôlement.
C’est donc fort de ce qui précède que les partis politiques de l’opposition gabonaise, dans sa diversité, ont arrêté une stratégie commune. D’abord une rencontre de clarification avec le ministre de l’intérieur. C’est le préalable à toute action visant à faire échec à ce qu’elle a qualifié de fraude en préparation.
Henri Gauthier
Article publié le 12 octobre 2015