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Loterie dans le paiement des allocations de rentrée scolaire aux fonctionnaires

Loterie dans le paiement des allocations de rentrée scolaire aux fonctionnaires

francs cfaCurieuse première sous le ciel gabonais, les allocations de rentrée scolaire, habituellement versées aux agents de l’Etat courant fin septembre, dans la foulée de la rentrée des classes, connaissent en cette année une innovation ‘’émergente’’, marquée par un paiement saucissonné de septembre dernier à décembre prochain. Décision unilatérale de la direction générale du trésor, sans la moindre communication à l’intention des ayants droit.

De nombreux fonctionnaires disent avoir fait le constat de l’absence, pour certains, et du versement partiel, pour d’autres, des allocations de rentrée scolaire versées à chaque enfant en âge d’être scolarisé. Décidé d’en savoir plus, les plus téméraires ont débarqué à la direction de la solde pour obtenir leur « bulletin blanc » afin de mieux cerner les écritures comptables querellées. Bulletin blanc entre les mains, leurs soupçons ont été confirmés. Certitudes relayées finalement aux plaignants en courroux par le personnel de la solde, visiblement confus.

Des informations recueillies sur place, les versements des allocations de rentrée scolaire ont été éparpillés de façon aléatoire de septembre à décembre, sans programmation initiale, et à la seule discrétion de la direction de la solde qui fait la pluie et le beau temps. Si vous avez cinq enfants par exemple, le sort peut faire que les allocations de rentrée soient versées à vos cinq enfants d’un trait, soit que vous recevez des allocations d’un ou de deux des enfants durant un mois donné ou dans l’intervalle de deux mois. Les parents sont soumis à des temps d’expectative dont seuls les agents de la solde ont le secret. Aucune logique ne préside à ce processus de paiement au sort, tout est vraisemblablement fait à la tête du fonctionnaire. Des manipulations financières qui laissent transpirer des risques de soustractions frauduleuses, particulièrement sur le compte des moins regardants.

De mémoire de fonctionnaire gabonais, jamais l’agent de l’Etat n’avait été aussi malmené dans le paiement des allocations de rentrée de classe, désormais sujettes à loterie. Pour se consoler, non sans craindre des risques d’entourloupe, les agents de l’Etat qui déplorent unanimement le silence plat qui entoure cette opération financière, disent espérer que les frais d’écolage de leurs bambins ne finiront pas dans les poches des agents véreux des régies financières, à l’intelligence très fertile depuis l’avènement de l‘’émergence’’.

Paul Davy

Article publié le 16 octobre 2015

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