OPPOSITION POLITIQUE : Séraphin Ndaot a encore trahi
Le président du Parti pour le développement et la solidarité sociale, PDS, Maître Séraphin Ndaot Rembongo vient à nouveau de lâcher l’opposition, famille politique dont il continue abusivement de se réclamer, en invitant ses militants, contre l’avis de ce bloc politique, à aller se faire inscrire sur les listes électorales truquées, en prévision de la présidentielle de l’année prochaine.
Les loups infiltrés dans la bergerie de l’opposition gabonaise commencent par faire tomber les masques. Le bal vient d’être ouvert par Maître Séraphin Ndaot Rembongo, président du PDS, qui a décidé de prendre la famille de l’opposition politique à contre-pied en donnant sa caution aux velléités de passage en force d’Ali Bongo lors de la présidentielle de 2016. Une caution politique caractérisée par son invitation à ses militants à aller se faire inscrire sur des listes électorales surpeuplées d’étrangers, de doublons et d’électeurs fantômes, en vue de piper d’entrée cette présidentielle.
Consciente de la forfaiture, visible comme le nez sur le visage, l’opposition politique, toutes dénominations confondues, a récemment pondu un communiqué conjoint dans lequel elle exige les conditions de transparence, dont le dépoussiérage de cette liste électorale truquée, avant sa participation à toute action relative au processus électoral. Un préalable qui doit être réitéré verbalement au ministre de l’intérieur, en charge du volet administratif des élections, lors d’une rencontre de clarification souhaitée par l’opposition.
Et, alors que cette rencontre de clarification peine à se dessiner, Ndaot Rembongo s’est invité subrepticement à la présidence de la république avec une cagoule estampillée « opposant du pouvoir », distincte des casquettes estampillées « opposants au pouvoir », pour annoncer sa participation, sans état d’âme, à des listes électorales faisant le lit à un éventuel chaos politique en préparation par les ‘’émergents’’.
Cette nouvelle trahison politique a été actée, après son deal sulfureux avec Ali Bongo autour du pacte social, qui a été couronné par son arrivée à la présidence d’un conseil national de la démocratie, CND, en déphasage avec la réalité du débat politique du moment axé sur la nécessité de voir les gabonais se parler, bien au-delà des cercles restrictifs des chapelles politiques. Un dialogue national sans exclusif nécessaire et urgent, pour sauver la maison Gabon des démons de la guerre postés en embuscade à ses portes. In fine, le CND se révèle n’être qu’un cadeau empoisonné, puisque Ndaot hérite en réalité d’une bourse de Juda trouée de toute part. Soulignons que le « CND new deal » n’a pas d’existence juridique, puisque l’ordonnance N°0001/PR/2015 du 29 janvier 2015, portant restructuration de cette administration publique, n’a pas été promulguée dans les temps par le président de la République, c’est-à-dire dans les délais constitutionnels de 25 jours maximum, après son vote et son adoption par les deux chambres du parlement. Résultat des courses, l’ordonnance portant restructuration du CND taillé sur mesure « Ndaot », est tombée sous le coup de la caducité depuis le 18 juillet dernier, conformément à l’article 17 de la constitution qui en fait obligation de promulgation dans les délais évoqués.
A l’approche de la matérialisation du Gabon nouveau qui consistera à tourner définitivement la page de 50 ans de règne du système prédateur Bongo-PDG, des guignols politiques en mal d’existence tentent vainement de détourner une partie du peuple des enjeux du moment, au nom des appétits nombrilistes.
Paul Davy
Article publié le 15 octobre 2015