
C’est un cinglant désaveu qui a été flanqué en plein dans la face au 1er vice-premier ministre en charge de la santé et des affaires sociales, Paul Biyoghe Mba, le vendredi 9 octobre dernier, à la faveur d’une rencontre aux allures d’auto-intronisation ratée comme doyen politique de la province de l’Estuaire. Biyoghé Mba a voulu s’inviter au doyennat politique de la province, laissé vacant à la suite de la sortie des rangs du parti démocratique gabonais, PDG, de Jean François Ntoutoume Emane.
Sous l’alibi du nécessaire diagnostic de la situation d’un PDG en perte de vitesse et de repères, Paul Biyoghe Mba a convié les notables de la province de l’Estuaire se réclamant encore de cette formation politique, à officiellement venir dessiner ensemble, l’avenir du parti à travers l’élaboration d’un plan d’actions. Mais, la parodie a fini par transpirer, tant Biyoghé Mba n’a pas qualité de suppléer les organes du parti en charge de la question. Poussé dans les cordes par une assistance composée notamment de cadres ne souhaitant pas être menés en bateau, l’homme a essuyé une série de récriminations sur fond de soutien au démissionnaire, Jean-François Ntoutoume Emane, sur le départ duquel Biyoghe Mba nourrit secrètement le projet de construire des châteaux.
Résultat des courses, les retrouvailles ont viré à la foire aux empoignades. Le député du 5e arrondissement de Libreville, Gisèle Akoghet, a, au plus fort des échanges, solennellement exprimé la «douleur et la tristesse» dans laquelle est plongée leur circonscription politique, avec le départ fracassant de son doyen, Ntoutoume Emane, qui a mis le pied à l’étrier à quasiment toute la jeune génération actuellement en fonction, tant dans les postes électifs que nominatifs. Elle s’est dans la foulée demandé comment s’opposer, sans sourciller, à son mentor qui a rejoint les rangs de l’opposition? Regrettant au passage que ce dernier se soit résolu à cette alternative, en raison des comportements peu convenables dont ne cessent de se rendre coupables certains membres du parti.
Pour sa part, Michel Menga m’Essone, du courant Héritage et Modernité, a renchérit en imputant cette démission des rangs du PDG aux multiples actes d’humiliation dont il n’a de cesse fait l’objet, et ce, en dépit de son statut de président du conseil consultatif des sages du PDG. Des humiliations essuyées parfois sous le silence complice des cadres de la province de l’Estuaire, soulignait-il.
L’ultime charge a été portée par le secrétaire général adjoint du PDG, Léandre Nzue. D’entrée, il a demandé au vice-premier ministre d’édifier l’assistance sur les motivations réelles de cette convocation politique, mieux, de qui tenait-il mandat et à quel titre agissait-il? Pour les cadres Pdgistes de l’Estuaire, si Paul Biyoghe a placé son action sous la casquette de membre du comité permanent du PDG pour le compte de la province, il se devait d’associer à l’initiative l’autre membre de ce comité permanent, Alexandre Barro Chambrier. Ce qui n’a pas été fait.
Un vice de procédure qui a poussé les cadres du PDG ayant répondu à la convocation, à quitter la salle, chacun à son tour, en guise de désaveu de l’autorité de l’initiateur de cette rencontre, dont l’ambition d’arrière-plan visant à marcher sur les plates-bandes du démissionnaire Ntoutoume Emane, a été publiquement dévoyée.
Henri Gauthier
Article publié le 20 octobre 2015