TRIBUNE LIBRE : général Ntumpa Lébani « Rancune ou Repentance et Pardon »

ntumpa lébani
général Jean Philippe Ntumpa Leban

Gabonaises, Gabonais, chers compatriotes excellences mesdames et messieurs,

Au moment où je célèbre mes trois ans de libération, après une incarcération qui aura duré trois ans et dont les motifs étaient, comme vous le savez, « une tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat », j’ai une pensée pieuse pour les illustres personnalités que notre pays a perdues pendant l’année 2015.

Je pense particulièrement à :

– Madame ROSE FRANCINE ROGOMBE,

– Monsieur ANDRE MBA OBAME,

– Monsieur MBOULOU BEKA.

Je voudrais en ce moment solennel implorer la grâce de Dieu pour leurs familles respectives. Que la terre leur soit légère.

Je profite également de cette occasion pour vous rassurer de ce que votre humble serviteur se porte bien, malgré le fait que ma situation n’a pas changé depuis 2009 .l’Eternel me garde. Vous n’avez donc pas d’inquiétude à vous faire à ce niveau.

Je ne peux à cet instant précis oublier mes amis qui sont restés à la prison centrale de Libreville. Bon nombre d’entre eux à l’exemple de mon ami et frère Oscar MOULOMBA MEKALO attendent désespérément depuis plusieurs années que leurs jugements soient prononcés , quand bien même ils ne se souviennent pas d’avoir commis un quelconque délit.

La célébration de ce troisième anniversaire sera faite sur le triptyque symbolique qu’est «  Rancune ou Repentance et Pardon ».

En effet, au Gabon, pour plusieurs raisons, il y a maintenant beaucoup de gens frustrés qui vivent avec la rancune et la colère. Des gens hostiles qui cherchent à trouver un moyen pour décharger leurs colères.

Or, la rancune et la colère couteront absolument chers à notre pays en voie de développement. Nous devons savoir qu’à part blesser et détruire autrui, la colère tue aussi la personne colérique à petit feu puisque sa santé et sa paix intérieure se retrouvent affectées.

C’est une évidence qu’une colère ou une rancune non traitées peuvent produire plusieurs sortes de problèmes dans notre pays en construction. C’est pourquoi à la suite du docteur Léon Saul grand psychiatre de notre temps je voudrais dire « Que la rancune de l’homme pour l’homme est une grande pandémie que les hautes autorités de la république doivent prévenir et guérir tout comme la pauvreté, le Sida, le cancer etc… » Pour ma part, je pense que le remède qu’on doit administrer pour éviter les inconvénients de la colère et de la rancune dans notre pays est la repentance et le pardon.

En effet, la repentance et le pardon conduiront nécessairement à la réconciliation. C’est cette expérience de réconciliation que nous retrouvons dans le livre de genèse 45.

J’exhorte, à l’orée 2016 les gabonais à se repentir et à se pardonner mutuellement comme l’ont fait les frères du petit JOSEPH (Youssouf pour les musulmans). Je formule le vœu que chaque Gabonais puisse mettre en application cette recommandation que l’on retrouve dans Ephésien 4v31 à 32 « Que toute amertume, et tout courroux, et toute colère, et toute crierie, et toute injure, soient hottés du milieu de vous, de même que toute malice ; mais soyez bon les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant les uns aux autres comme Dieu aussi en Christ vous a pardonné. »

Sur un tout autre plan, et pour éradiquer toute sorte de violence, la misère et les grandes pandémies qui frappent notre population, il est plus que nécessaire aujourd’hui que «  le petit  peuple de Dieu » qui habite la Nation Gabonaise prenne conscience et décrète comme dans Joël 2v 15 à 17 un temps de prière véritable : « Sonnez de la trompette en Sion, sanctifiez un jeune, convoquez une assemblée solennelle ; assemblez le peuple, sanctifiez la congrégation, réunissez les anciens, assemblez les enfants et ceux qui tètent les mamelles ; que l’époux sorte de sa chambre, et l’épouse de sa chambre nuptiale ; que les sacrificateurs, les serviteurs de l’Eternel, pleurent entre le portique et l’autel, et qu’ils disent: Epargne ton peuple, o Eternel, et ne livre pas ton héritage à l’opprobre, en sorte qu’ils soient le proverbe des nations. Pourquoi dirait-on parmi les peuples : où est leur Dieu ? »

Que Dieu le père des Nations bénisse notre Gabon pour qu’ensemble nous puissions continuer à chanter notre Hymne National en toute fraternité et à l’unissons.

Article publié le 21 octobre 2015

Copyright@echosdunord.com