
Une décision du conseil rectoral datant du 16 septembre 2015, portant sur le projet de reconfiguration de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Omar Bongo, met à mal la survie du département des sciences de l’information et de la communication.
L’absence d’enseignants permanents et de cycle complet sont les arguments mis en avant par le conseil rectoral, pour motiver les risques de fermeture qui planent. Un département créé dans l’enceinte de l’Université Omar Bongo, en 2011, conjointement par l’Unesco et le gouvernement gabonais en vue de résorber le déficit en personnels qualifiés dans les métiers de la communication et du journalisme. Se voulant un pôle d’excellence, le département n’admet que les étudiants titulaires au moins d’une licence. Telle une onde de choc, la décision a été jugée « abrupte » par le responsable pédagogique, professeur Mébiame Akono, qui a dénoncé le caractère unilatéral du conseil rectoral. « Le chef de département que je suis, encore moins l’Unesco, partenaire à l’origine de la création du département, n’ont été consultés en amont », a-t-il déclaré.
Pourtant, dès sa création en 2011, le partenariat stipulait de façon claire que l’UNESCO devrait accompagner la faculté des lettres et sciences humaines ainsi que le département de l’information et la communication pendant trois années consécutives, dans le fonctionnement (matériel didactique et paiement des salaires). La période d’assistance technique arrivée à terme, il revient à l’Université Omar Bongo d’en prendre pleinement le relais. Toute chose qu’elle peine visiblement à assumer depuis deux ans. Or, la nécessité d’améliorer ce département, voire le muer en institut s’impose compte tenu du pragmatisme que requièrent les métiers de la communication. « 67% des journalistes sur le marché gabonais de la communication exerceraient sans diplôme de journalisme », a précisé le chef de département.
Autre fait, le département de l’information et de la communication qui a déjà formé plus d’une cinquantaine d’étudiants, détenteurs d’un master professionnel en journalisme ou d’un master recherche, avait la charge de conduire les étudiants au doctorat, en facilitant des partenariats avec des grandes écoles à l’étranger. L’idée, ambitieuse au demeurant, visait à permettre aux étudiants de regagner le département avec le statut d’enseignant permanent; et, avec le grade de docteur. À ce jour, la poignée de doctorants se fait impatiemment attendre.
Nedjma le Monde
Article publié le 20 octobre 2015