La liberté individuelle au Gabon, passée sous surveillance de logiciels-espions

espionnageEn dépit des efforts du gouvernement gabonais à vouloir dissimuler la présence du logiciel- espion Finfisher, le laboratoire Citizen Lab        a affirmé dans une publication du 14 octobre dernier sur le site Numerama.com, que le Gabon fait partie des 32 pays dans le monde à se servir de ce logiciel de surveillance.

Les libertés individuelles telles que le respect à la vie privée sont en phase de disparaître au Gabon. C’est du moins ce que semble vouloir exprimer les révélations du Laboratoire Citizen Lab, relatives à la présence du logiciel-espion FinFisher. En effet, ce laboratoire a ainsi publié de nouvelles démonstrations de la présence des outils du logiciel anglais dans au moins 32 pays, dont la plupart sont connus pour leur non respect des droits fondamentaux.

FinFisher est une suite de logiciels « spywares » créée et commercialisée par l’entreprise Gamma International, dont les clients sont exclusivement des gouvernements. FinFisher est commercialisé comme étant un logiciel pour la sécurité nationale et de renseignement. Le programme s’installe à l’insu des utilisateurs sur les ordinateurs cibles et les téléphones intelligents que ce soit Android ou IOS via d’autres logiciels ou d’extension d’un navigateur.

Même s’il se présente comme étant un outil pour lutter contre le crime, il est en réalité utilisé à d’autres fins, explique le Laboratoire Citizen Lab. Au Bahreïn par exemple, il a été utilisé pour espionner des activités privées et des journalistes. Ce spyware est d’une puissance à faire peur. Il est capable de prendre des photos à distance, d’éteindre et de rallumer des téléphones portables, de mettre en marche le microphone ou l’appareil photo, mais aussi d’enregistrer les appels passés. FinFisher peut, bien sûr, mettre la main sur des photos, des contacts, des archives, des courriers électroniques, des SMS et bien d’autres.

Rappelons qu’il y a quelques temps au Gabon, les opérateurs de téléphonie mobile sommaient les détenteurs de cartes Sim de se faire identifier auprès de leurs services. A travers cette opération de traçabilité du portefeuille-clients, le gouvernement nourrissait le projet inavoué d’attacher un numéro de série à chaque carte Sim, outre un nom et un prénom bien spécifiques, dans le but de mieux décrypter les échanges téléphoniques de personnes dans le viseur du pouvoir. Si les écoutes peuvent exister dans tous les pays du monde, dans les dictatures à l’instar du Gabon, elles sont un véritable moyen de contrôle des Hommes, de chantage et de pression politique, voire d’intimidation.

Aria Starck

Article publié le 5 Novembre 2015

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