Le Maire de la commune de Bitam toujours en poste
Le maire de Bitam Clotaire Nkoulou Ondo est toujours en poste. Le Parti démocratique gabonais (PDG) qui l’avait exclu pour « intelligence avec l’adversaire » – comprendre l’ennemi -, n’a pas pu aller au bout de sa logique. A croire que la position particulière de cet élu qui concentre à lui tout seul, les tribus Essadone et Effak, l’une majoritaire dans la commune qu’il administre, l’autre majoritaire dans tout le département du Ntem, a fait reculer les jusqu’au boutistes du PDG, à l’origine de cette initiative.
La scène s’est déroulée en deux actes. Le Parti démocratique gabonais (PDG) qui croyait terrasser Réné Ndemezo’o Obiang, soutien important de Patrick Eyogho Edzang à l’élection législative partielle de la commune de Bitam, a finalement mordu la poussière. Comme à son habitude, ce parti a décidé de manière arbitraire, de trouver les coupables d’une telle trahison. Clotaire Nkoulou Ondo a été tout de suite identifié. Une procédure stalinienne en guise de « conseil de discipline » a été initiée contre lui, avant même que les résultats de l’élection ne soit connus. L’homme a l’inconvénient d’être un parent de l’ancien ministre des sports et d’être arrivé à ce poste de maire de Bitam avec sa bénédiction. Réné Ndémezo’o Obiang ayant décidé le 14 février 2014 de rejoindre le Front, Clotaire Nkoulou Ondo, malgré sa fidélité au PDG, a été considéré par les camarades comme une « taupe » qu’il fallait extraire de ses rangs. Le parti de Faustin Boukoubi a signé cette mise à mort au début du mois d’octobre. En toute logique, au regard de la loi électorale du Gabon, l’expulsion d’un élu du parti qui lui a permis de briguer un mandat, signifie la perte de ce mandat. Pour qu’il en soit ainsi, il faut que le gouvernement saisisse la cour constitutionnelle de la perte de la qualité de membre du PDG du maire de Bitam, dont de sa qualité d’élu local, pour provoquer une réorganisation du conseil municipal de Bitam.
C’est à ce niveau qu’intervient l’acte 2. Le maire de Bitam qui ne voulait pas se laisser écraser de la sorte, a décidé de faire une communication en direction de ses administrés. Mais la communication n’aura pas lieu le jour annoncé. Plusieurs personnes qui se sont rendues au lieu de la rencontre à Bitam, ont eu la désagréable surprise de constater que des régiments entiers de l’armée gabonaise venus d’Oyem, avaient envie la ville de Bitam. Selon nos sources, un arrangement aurait été proposé à l’élu. Rester en poste contre son silence. On ne sait pas si c’est la raison du statuquo observé. Dans tous les cas, ce sera une première faille dans la tyrannie que le PDG exerce sur ses élus. Pourvu que d’autres à l’image de Clotaire Nkoulou Ondo se saisisse de cette jurisprudence pour résister.
SYA
Article publié le 9 Novembre 2015