Publié aux éditions L’harmattan en 2015, le recueil de poèmes « Fierté Noire» met en lumière le combat d’une race solidaire comme préalable à la continuité de l’espèce humaine. Partant des grandes tragédies, de l’esclavage à la Shoah, Bastaine Moubamba se plonge dans les tréfonds des déboires d’une histoire commune en proie à l’amnésie collective pour en tirer le potentiel de fraternité.
Ce recueil de poème a charge de rendre compte du regard d’un poète sur le monde qui l’entoure, d’énoncer l’interrogation qui se précise, d’exprimer le trio, quasi inséparable, de la beauté, de l’inconnu et de l’inquiétude.
A travers deux poèmes majeurs de son ouvrage, Libreville et Femmes gabonaises, le poète montre bien que l’on ne peut exister sans les autres, sans considération pour la terre qui est la nôtre, mieux, qu’on ne peut se sauver tout seul. C’est visiblement une voix masculine qui vole au secours des rythmes rigoureux, des images aussi vastes que variées. Il y a là une poésie d’inspiration et d’expression originale, un paysage qui se veut sien, développé avec souffle et ferveur.
« Fierté Noire » ne veut nullement être réduit à une quête égocentrique du soi, mais revendique une quête de soi à travers son milieu de vie, c’est-à-dire sa race, sa nature. Le qui suis-je devient alors, le qui suis-je sans ma terre? Ou mieux, puis-je « être » loin de ma terre ?
Ce recueil se veut pour ambition de replacer l’homme dans sa dimension naturelle et spirituelle. Ces poèmes empreints de grande gaieté expriment la reconnaissance d’un homme jouissant de sa liberté.
En bon poète, Bastaine Moubamba inscrit la question noire dans les nouvelles tâches du monde moderne, en proie aux périls de la haine, du repli identitaire et du racisme. Essayiste, il est l’auteur de deux précédents ouvrages: Utopies et aliénations dans Gabon postcolonial et Barack Obama et le mythe de l’éternel retour.
Aria starck
Article publié le 10 Novembre 2015