
Victime à maintes reprises d’interdictions arbitraires à manifester pacifiquement, en dépit du respect en amont des dispositions légales en la matière, les acteurs de la société civile gabonaise en croisade contre les violences policières à l’encontre des femmes disent se tourner désormais vers les instances internationales, au nom du respect des normes de droit.
Vraisemblablement outrés par l’entêtement aveugle de la force publique à faire échec aux initiatives citoyennes visant à la pleine jouissance du droit, les acteurs de la société civile, engagés sur le front de la lutte contre les violences policières, affichent leur opiniâtreté à mener désormais une offensive diplomatique face à la persistance de l’argument de la force contre la force de l’argument.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la deuxième interdiction à manifester pacifiquement à Libreville, en l’espace d’une semaine. Cette interdiction est intervenue dans la matinée du jeudi 26 novembre courant. Policiers et gendarmes armés jusqu’aux dents ont exhibé leurs biceps et triceps, pour empêcher les manifestants bénéficiant d’un accord tacite à manifester pacifiquement, à battre le pavé.
Un incident de trop qui justifie visiblement la volonté des manifestants à tourner leur regard vers la communauté internationale. Dans la foulée de l’Union africaine, le bureau des Nations unies pour la prévention des conflits en Afrique centrale, Unoca, a été saisi en vue d’une part, de dénoncer ces atteintes aux principes de droit à l’actif de la force publique, et d’autre part, remettre à ces instances internationales le mémorandum rédigé à la suite de la barbarie policière contre des femmes commerçantes de l’ancienne gare routière à Libreville.

Un conflit d’agenda a entrainé le report d’un rendez-vous initialement prévu dans la matinée de ce vendredi 27 novembre, avec le représentant du secrétaire général de l’Onu placé à la tête de l’Unoca.
Le chronogramme de ventilation de ce mémorandum prévoit des séances d’information auprès des institutions nationales et internationales, dont les chancelleries occidentales accréditées au Gabon, jusqu’à ce que marche s’en suive !
Aria Starck
Article publié le 27 Novembre 2015