La mécanique bien huilée aurait la caution de l’édile, Rose Christiane Ossouka Raponda, accusée d’émarger dans des pratiques à rebours du sacro-saint principe de l’orthodoxie financière. Eprouvant vraisemblablement un sentiment de culpabilité, dame Rose, face à la menace de voir les dessous de ses pratiques transpirées dans la presse, s’est bornée à cracher : «Vous pouvez écrire ce que vous voulez».
Du côté de l’hôtel de ville de la commune de Libreville, l’on est bien loin de la gestion saine, promise par le successeur de Jean François Ntoutoume Emane aux commandes du conseil municipal. De sources concordantes, le cabinet de l’édile est indexé d’entretenir des réseaux mafieux des circuits de collecte de fonds, avec pour bras armé, des complices tapis dans l’ombre de l’inspection générale municipale, IGM.
Le récent changement d’équipe, au contrôle de cette cheville ouvrière de l’hôtel de ville, n’a probablement pas suffit pour neutraliser la pieuvre des recouvrements parallèles. Certains cadres, au ban de l’IGM, sont soupçonnés d’entretenir les équipes de brigades fictives chargées de collecter des fonds au nom de cette administration auprès des opérateurs économiques. Des suspicions fondées sur la base de la remise en circulation d’anciens carnets affectés au recouvrement de fonds, du temps du règne de l’équipe sortante de l’inspection générale municipale. Des pratiques décriées, apparemment justifiées par des ordres de mission visiblement signés de la main de l’édile, d’où les supputations de connivence.
Des tentacules qui s’étendraient jusqu’aux services des recettes et de la police municipale, avec en toile de fond le partage du « bakchich ». A ce jour, ils sont nombreux, les agents de la mairie de Libreville prêts en mettre volontiers leurs mains au feu, pour attester de la gestion controversée de l’institution par l’actuelle équipe.
Henri Gauthier
Article publié le 4 Novembre 2015
