Plus de 10 ans de privation de plan social pour les ex-agents d’Agro-Gabon

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Le siège social du comité de privatisation à Libreville, pris en étau…………..

Après la liquidation controversée en 2004 de la société agro-industrielle, Agro-Gabon, au profit de Siat Gabon, plus de ses 600 ex-employés continuent de protester contre l’escroquerie morale et financière dont ils ont fait l’objet, après avoir été remerciés avec des ‘’cacahouètes’’, via des sommes oscillant entre 150 et 400 mille francs Cfa, en contrepartie de 10 à 14 ans d’ancienneté dans la boîte. Pour crier leur colère contre l’Etat-voyou, artisan de cette privatisation bancale, des sit-in sont organisés depuis deux semaines autour du siège social du comité national de privatisation.

‘’Nous voulons notre argent, un point c’est tout’’, peut-on notamment lire sur les banderoles brandies sur les murs des locaux du comité de privatisation à Libreville. Les ex-agents d’Agro-Gabon prennent Ali Bongo au mot, en l’exhortant de tenir ses promesses électoralistes de 2009, relatives au paiement, sans autre forme de procès, de cette indemnisation transactionnelle qui a été extrêmement sous évaluée en son temps. Curieusement, les importants fonds dégagés par l’Etat en vue de mener à terme ce processus de privatisation se sont curieusement volatisés dans les poches de certains cadres d’Agro-Gabon. L’administration publique et   le cabinet douteux mis en place pour exécuter le passage de main entre Agro-Gabon et Siat Gabon seraient également impliqués dans ce détournement des deniers publics. Il s’agit du fantomatique liquidateur, le Cabinet Claude Ayo Iguendha, accusé de s’être sucré sur le dos des ex-agents d’ Agro-Gabon, en versant dans la prédation sans vergogne des fonds alloués au paiement des primes transactionnelles de ces pères et mères de familles.

Entre ces femmes clochardisées…………………

Dans cette mésaventure de plus d’une décennie, de nombreux ex-agents voués à tutoyer la misère ont fini par trouver la mort durant cette traversée du désert, avant d’être inhumés dans des conditions d’indigence chronique. Le relais de cette lutte pour la dignité est pris par les femmes et les enfants des défunts, qui avouent avoir les yeux rivés vers Ali Bongo, qui jurait la main sur le cœur, lors de la campagne électorale pour la présidentielle anticipée de 2009, de résoudre ce problème une fois au pouvoir. ‘’Finalement en politique, la parole du candidat n’est pas celle de l’élu’’ nous confiait une ex-employée, le visage visiblement abimé par la précarité. Aujourd’hui, six ans après, la désespérance continue d’être le lot des ces pauvres ex-employés d’Agro-Gabon, désabusés par le politique, et déshumanisés par l’administration publique.

et cette meute d’hommes voués à la précarité

C’est en bravant la pluie, les vents impropres et la canicule que ces pères et mères de familles observent leur piquet de grève à l’entrée des locaux du comité national de privatisation.

Paul Davy

Article publié le 5 Novembre 2015

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