
Patrick Karim Eyogo Edzang, député de Bitam et unique représentant de l’Union nationale, principal parti de l’opposition , a rompu le silence à la faveur d’un point-presse tenu le 13 novembre dernier à la chambre de commerce de Libreville. Plusieurs points ont été abordés par le député, en particulier, la transparence électorale et la désignation du candidat unique de l’opposition à la présidentielle 2016. «De notre point de vue, ces deux questions sont intimement liées, l’une ne pouvant aller sans l’autre», a-t-il déclaré. Pour le député de l’Union nationale, la crédibilité de tout scrutin politique passe notamment par la fiabilité du fichier électoral : «Un fichier électoral fiable, une reconfiguration des organes et des institutions chargées de gérer et réguler les processus électoraux. Puis, d’autres accommodations encore à même de rendre le scrutin transparent et les résultats crédibles, acceptés par tous avec fair-play».
Car, le fichier électoral actuel n’est pas fiable, poursuivait-il, non sans émettre des propositions. «Il faut l’améliorer. Et pour s’y faire, il est impératif de se conformer aux dix points ayant fait l’objet d’un accord entre la majorité et l’opposition (…) dans le but de garantir, en partie, la transparence électorale», a-t-il préconisé.
S’agissant du candidat unique, l’élu de Bitam estime qu’il doit être connu à temps «afin que les populations s’en approprient, pour qu’elles ne le découvrent, sur les écrans de télévision, rien qu’au moment des joutes électorales…Il s’agit là d’une simple question de bon sens», tout en fustigeant le comportement de certains militants de l’Union nationale et en appelant «au sursaut d’orgueil pour qu’ensemble, nous parvenions à surmonter toutes ces questions fondamentales, autant pour le parti que pour le pays».
Revenant sur le projet de la loi de finances 2016, Patrick Eyogho Edzang fait savoir que les débats sur la loi de finances sont menés en violation de la constitution : «Les lois de règlement des exercices budgétaires antérieurs n’ont plus été votées depuis quatre ans, et la Cour des comptes ne peut se prononcer objectivement sur les comptes de la nation», estimant que ce passage en force augure des lendemains encore plus difficiles, au sortir de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can). «La préparation de cette manifestation coûtera au contribuable gabonais la bagatelle de 160 milliards de francs», a-t-il dit, alors que dans le même temps, «les systèmes éducatif et sanitaire sont complètements sinistrés».
Enfin, le député de Bitam a demandé aux citoyens de «prendre d’assaut, les bureaux d’inscription sur les listes électorales, afin de se faire massivement enrôler et de sensibiliser tous les jeunes ayant atteint l’âge de 18 ans». Pour éviter la cacophonie de 2013, où c’était presque qu’à la dernière minute que certains s’étaient résolus à participer aux élections locales, après avoir démobilisé l’électorat, en demandant aux uns et aux autres de s’abstenir de se faire enrôler.
Imony Kombile Giowou
Article publié le 16 Novembre 2015