
La Poste Bank, empêtrée dans des problèmes de trésorerie depuis trois mois, semble avoir atteint le fond de la piscine. Dans une note d’information datant du 19 novembre dernier et signée de son président Directeur général, Michael Adande, il ressort des zones d’ombre sur le paiement dans les meilleurs délais des salaires de cette fin de mois. Morceau choisi : « Les salaires du mois de novembre pourraient ne pas être payés à temps ». Une situation imputée, selon le même courrier, à des malversations financières ayant eu cours pendant plusieurs années dans cette entreprise, et qui auraient occasionné un déficit de 31milliards de francs Cfa.
Décision qui provoque naturellement l’ire des employés, qui, en réponse, ont brandi leur droit de grève contre tout éventuel retard de paiement de leurs émoluments. Mais, le moral des employés ne semble pas totalement en berne, en raison de ce que certains d’entre eux disent percevoir comme une pointe d’ironie dans le même courrier, à savoir : « La direction du groupe voudrait pouvoir compter sur la bonne compréhension de tous ». Curieuse invitation tout de même à faire preuve de bonne attitude, quand ont sait que dans le même temps, l’ancien PDG de la maison, Alfred Mabicka Mouyama, accusé d’avoir fait couler le bateau en se les mettant plein les poches, se la coule douce sans crainte d’être inquiété le moindre du monde. Un délinquant financier présumé, présenté comme l’actionnaire majoritaire d’un concurrent de la Poste Bank, pour ne pas citer, Orabank.
En cette période de fin de mois, Poste Bank à qui revient la charge de payer une partie des fonctionnaires gabonais dont les comptes courants sont domiciliés dans ses livres, se retrouve dans une posture du cordonnier mal chaussé, du fait d’éprouver d’énormes difficultés à satisfaire le paiement des salaires de ses propres employés. Si des mesures correctives ne sont pas rapidement apportées, il pourrait y avoir du grabuge dans l’air.
Imony Kombile Giowou
Article publié le 25 Novembre 2015