Vers une liquidation controversée de Gabon Airlines !

Posté le 10 Nov 2015
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Gabon airlinesEn évoquant un manque d’actifs dans les caisses du syndic judiciaire, Jean Silvio Koumba, le liquidateur de la compagnie aérienne Gabon Airlines, mise en liquidation, depuis le 9 octobre 2013, par jugement déclaratif du tribunal judiciaire de Libreville, a annoncé dernièrement dans ses locaux, à quelques salariés de ladite compagnie, que le dossier s’orientait droit vers une liquidation controversée, à la limite d’un bradage des actifs de cette défunte société aérienne.

En effet, selon le syndic judiciaire, très peu de liquidations vont à terme et la durée de celles-ci ne peut excéder trois ans. Essayant tout de même de relativiser la situation, il a laissé entendre que «la seule issue à envisager reste que le comité directeur s’adresse aux actionnaires, l’Etat y compris. Au cas où ces derniers ne réagissent pas, rien à faire».

D’après les employés, réunis en assemblée générale dernièrement au siège de leur défunte compagnie, l’attitude de Jean Silvio Koumba, dans la conduite du dossier Gabon Airlines, a toujours été marquée par des dénonciations de gestion opaque.

Au moment de la décision de mise en liquidation de l’entreprise, elle disposait de deux avions. Le premier est un Boeing 767 de type TRLHP. L’appareil est présentement ‘’séquestré’’ en Ethiopie, pour non-paiement de frais de réparation. Le second appareil, un Boeing de type 767 TRLHQ, est immobilisé aux USA, pour cause de factures impayées à la suite d’interventions de mécaniciens sur le moteur. Ajouté à ces actifs dispersés, le montant des actions de Gabon Airlines vendues à HPG. Jusqu’ici, ce dossier est géré dans une opacité totale, très loin du regard gendarme des ex employés.

Et pour attester d’une gestion jugée épicière, les ex-employés évoquent le caractère réfractaire du syndic judiciaire, à l’idée de permettre aux commissaires aux comptes de faire leur travail, au nom de la contre-expertise. Toute chose qui est pourtant encadrée par les dispositions en vigueur.

De nombreux ex-agents affichent leur perplexité, à l’évocation par le liquidateur d’un manque d’actifs dans le compte n°40002 00001 90000130092511 domicilié à l’Union gabonaise de banques (UGB). La somme totale des salaires et des droits légaux se chiffrerait à 5.984.470 444 francs Cfa, contre 1.496 117.647 francs Cfa, représentant le quart de ces droits légaux dejà versé aux agents.

Le 24 septembre dernier, à l’inspection provinciale du travail à Libreville, lors de la réunion de validation du paiement du quart des droits légaux de ces ex-agents de Gabon Airlines, il avait été suggéré au liquidateur, Jean Silvio Koumba, d’en faire large diffusion dans la rubrique des avis et annonces du quotidien d’information l’Union. Et comme on n’arrête pas de l’eau, si le dicton est exact, faute de parution dans les délais de cette information, c’est finalement de bouche-à- oreille qu’elle est parvenue aux ayants droit.

Plus que jamais, il reste au juge-commissaire de sceller ce dossier, près de trois ans après. Surtout qu’une source des cercles du pouvoir confiait, sous cape, que le quart du plan social qui a été versé, tirerait sa source de de la famille présidentielle, vraisemblablement actionnaire majoritaire à la défunte Gabon Airlines.

Henri Gauthier  

Article publié le 10 Novembre 2015

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