

Les agents nouvellement formés de la société de sécurité civile gabonaise ont déclenché un mouvement d’humeur le lundi 7 décembre courant, dans les locaux de cette administration, sis au quartier Sotega, dans le deuxième arrondissement de Libreville. Ces derniers crient à l’arnaque et réclament le remboursement des sommes versées dans le cadre de leur formation.
Abus de confiance, escroquerie et usage de faux, sont entre autres mobiles brandis par la centaine d’agents nouvellement formés par la société de sécurité gabonaise. Motif de cette levée de boucliers, les engagements vraisemblablement non tenus par leur administration, qui envisageait de leur fournir de contrat de travail à durée indéterminée, à l’issue d’une formation conditionnée au versement d’une part, de 120 000 f cfa pour les frais de formation en sécurité incendie, outre 50 000 f cfa pour l’achat de l’uniforme et pour l’enregistrement de chaque futur agent à la Caisse nationale de sécurité sociale, Cnss.
Depuis plus deux ans, la société de sécurité civile basée au quartier Sotega, n’hésite pas à publier une annonce hebdomadaire dans le journal d’annonce, le ZOOM, invitant les personnes sans emploi à prendre part à ses formations qui seraient sanctionnées par un diplôme d’Etat en sécurité incendie. Une formation qui était initialement prévue s’étendre sur deux ans, et qui à la pratique, est écourtée à neuf mois seulement, avec au final, non plus un diplôme d’Etat en sécurité incendie, mais un simple certificat professionnel. En se rapprochant du ministère de l’intérieur, présenté comme étant la tutelle, les agents en grogne se déclarent étonnés d’entendre du côté de l’Avenue de Cointé – siège du ministère de l’intérieur- que la situation administrative de ladite société n’est qu’en cours de traitement, d’ici à la délivrance d’un avis technique dûment signé.
Depuis plusieurs mois, les victimes entendent en vain de rentrer en possession de leurs fonds, afin de tenter tant bien que mal, une reconversion: « Nous sommes venus pour revendiquer, soit le remboursement de notre argent, soit, l’établissement de diplômes authentifiés par le hiérarchie. Nous nous sommes rendus compte que les attestations qu’il nous a délivré, ne sont pas valables, vu que la société reste dans l’attente d’une reconnaissance formelle par le ministère de l’intérieur.
Face à cette ambiance surchauffée, le directeur général de cette société, Antoine Mve Ngosso a tenté de s’expliquer : « Nous avons recruté ces personnes dans le but de mettre en place le service de prévention des risques d’incendie et d’accident ; nous devions travailler en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, via la direction générale de la protection civile. Nous avons commencé les formations parce qu’au début ils nous avaient demandé si nous disposions déjà de la main d’œuvre avant de commencer notre partenariat. Jai donc voulu palier le déficit en capital humain. Maintenant du côté du ministère on me demande de patienter, et j’ai de fait demandé également aux agents que j’ai dans la main d’attendre, qu’ils attendent !».
Les agents en colère promettent d’en découdre, si le remboursement des frais déboursés n’était pas effectué dans les plus bref délais.
Aria Starck
Article publié le 8 Décembre 2015