

Par : Paul Davy
Empêtré dans des conflits politico-judiciaires à n’en plus finir, le tout renforcé par une absence notoire d’état civil attestant de ses origines, avec comme entre autre plomb dans l’aile, un bilan calamiteux à la tête du pays, Ali Bongo, poussé à la porte de sortie par son impéritie et son amateurisme, tente de déraisonnablement s’enfermer dans un endurcissement à entendre raison. Pris de panique sous la menace du spectre de la chute prochaine, le fils Bongo se confine chaque jour dans un cul-de-sac politique à la limite de l’isolement, au point que l’opposition en vienne à remettre au gout de jour l’idée de dialogue national sans exclusif et sans tabou, en vue notamment de traiter politiquement la curiosité qu’est invraisemblablement, un chef d’Etat sans papiers en fonction. Une approche courtoise rédévoilée ces derniers jours à la faveur d’une déclaration conjointe de formations politiques de l’opposition. Outre poser les jalons du nouveau Gabon qui devrait permettre de tourner la page du système Bongo, cette grand-messe devrait par ailleurs permettre à Bongo II de faire amende honorable, pour espérer bénéficier de la mansuétude du peuple gabonais, condamné depuis près de 50 ans a crouler sous le joug de la tyrannie Bongo-PDG. Une option de l’arme du dialogue qui tranche avec les bruits de canons, avec le mérite d’éviter au pays le tournant tragique des terres brûlées qui empoissonnent le vivre-ensemble chez bien de peuples à travers le monde.
« L’heure est grave, très grave. La tenue de ce dialogue s’impose dans l’urgence. La situation commande un sens élevé du devoir et un amour sans réserve pour la Patrie » s’est le ton solennel que Zacharie Myboto, président de la principale formation politique de l’opposition gabonaise, l’Union Nationale, décryptait sans faux fuyant le pool de la situation socio économique et politique du Gabon, 6 ans après le hold up électoral perpétré par Ali Bongo Ondimba. Déclaration qu’endossent, outre l’Union Nationale, plusieurs autres formations politiques du bord opposition, dont l’Alliance Démocratique et Républicaine (ADERE) de l’ancien Vice président de la République, Didjob Divungi Di Ndinge, l’Alliance pour le Nouveau Gabon (ANG) de Davain Akuré, le Parti Social Démocrate (PSD) du maire de la commune de Mouila, Pierre Claver Maganga Moussavou, le Rassemblement National des Bûcherons (RNB) de Pierre André Kombila Koumba, et l’Union du Peuple Gabonais (UPG), de Jean de Dieu Moukagni Iwangou.
D’une même voie, ils exhortent vivement Ali Bongo à œuvrer à la création par voie réglementaire d’un cadre spécial d’organisation d’un dialogue national inclusif sans tabou, et dont les actes seront exécutoires. Dialogue à organiser avec le concours de toutes les forces vives de la Nation, classe politique et société civile, sous la supervision des facilitateurs internationaux.
Une véritable bouée de sauvetage pour un départ négociée jetée en direction du fils Bongo, au bord du suicide politique. Les efforts infructueux d’Ali Bongo à s’accrocher par tous les moyens au pouvoir, en tordant le bras aux libertés publiques et en instaurant la terreur par une militarisation de tous les instants de la vie dans la cité, ne parviendront pas à restaurer son statut de disqualifié à toute prétention à la fonction suprême, faute notamment d’acte de naissance authentifié. Les révélations attendues du tribunal de Nantes sur la question, viendront définitivement sceller le sort d’un président en rupture de ban avec le droit et l’Etat de droit.
Article publié le 9 Décembre 2015