
Les conclusions de l’audit du cabinet 3M-Parteners & Conseil commandé par le ministère du pétrole et des hydrocarbures devrait être connues à la fin de ce mois. Nombreuses sont les entreprises qui sont inquiétées, en particulier Gabon oil company (Goc) qui joue sa survie.
Créée en 2011, cette société pétrolière nationale serait chargée de contrôler la participation du Gabon dans l’industrie pétrolière et de gérer l’exploration, l’exploitation et la distribution des hydrocarbures.
Elle n’a réellement commencé ses activités qu’en décembre 2012 avec l’administration provisoire du site pétrolier d’Obangué, réquisitionné par le gouvernement jusqu’à la fin du litige qui l’a opposé à la société Addax. La société Goc, dont la création a nécessité près de 50 milliards de francs Cfa, devrait permettre à notre pays d’avoir une meilleure visibilité dans la production pétrolière. Mais, jusqu’à ce jour, aucune goutte d’or noir n’a encore été tirée du sous-sol, et 132 Agents sont payés chaque mois au frais du contribuable, avec à l’arrivée, zéro baril produit.
Selon Africa energy intelligence, deux proches de l’ancien directeur général seraient visés, à savoir Barry Hii, qui gérait le domaine commercial, et Milko Moussirou, chargé des opérations, puis du développement de l’activité.
Il est reproché à Serge Toulékima, l’ancien directeur général de la société Goc, de «gestion très personnelle et coûteuse» voire «suicidaire». L’opacité dans sa gestion l’a amené à refuser d’être audité, toute chose qui a suscité sa mise à l’écart en octobre dernier. Sa «relation privilégiée» avec Ali Bongo lui aurait permis de se soustraire de tout contrôle et de repousser la tenue du conseil d’administration dans quinze mois.
Près de trois ans après, la Goc semble avoir échoué à plate couture. L’on rapporte que l’entreprise enregistre «des revenus de moins de 1 milliard de francs CFA par an», et qu’elle «n’a jamais disposé de moyens suffisants pour son expansion», en raison des supposées dépenses peu raisonnables de son ancien directeur général. Résultat de cette gestion calamiteuse, 40 agents viennent d’être licenciés.
Comment comprendre que la principale société en charge de la production pétrolière fasse faillite, dans un pays qui avait annoncé officiellement une production de 242.000 barils de pétrole par jour en 2012, année au cours de laquelle le prix du baril se situait en moyenne à 114 dollars.
Au total, les 242.000 barils produits par jour en 2013 par toutes les sociétés pétrolières ont rapporté 27,588 millions de dollar, soit près de 14 milliards de francs Cfa par jour. Alors, comment comprendre que Gabon Oil Company n’ait pas été en mesure de présenter des recettes conséquentes ?
Imony Kombile Giowou
Article publié le 11 Décembre 2015