JUSTICE-BARREAU : « nous sommes défenseurs des droits, des libertés et du bon fonctionnement de la Justice »

Posté le 10 Déc 2015
Par :
Commentaire (s) inactif
membres du barreau

Des membres du bureau du barreau, engagés pour une remise de la justice sur les rails

Stupéfait par l’entreprise du 2ème vice premier Ministre en charge de la justice, Séraphin Mouddounga, qui a tenu à passer sur les ondes de Gabon Télévision pour exprimer son mécontentement suite aux propos du bâtonnier, qui, lors de la rentrée solennelle du Barreau, a dénoncé l’amateurisme du gouvernement dans le traitement du phénomène des crimes dits « rituel », présentés par le Barreau du Gabon comme un crime crapuleux assorti de prélèvement d’organes. Crime réprimé par la réclusion criminelle à perpétuité, sans laisser place à la prescription. Une approche qui laisse perplexe le Barreau, qui semble y déceler des lacunes : « il s’agit là d’un durcissement sans discernement de la répression. Si Monsieur le 2ème vice Premier Ministre avait eu l’amabilité, ne serait-ce que par considération du barreau, d’assister à la cérémonie de la rentrée solennelle, il aurait eu l’occasion de cerner les contours du crime dit rituel qui n’est rien d’autre qu’un crime crapuleux, et d’apprécier par ailleurs les propositions de sanctions énoncées par le barreau», dénonçait le bâtonnier, qui a mis à profit cette tribune pour revenir sur la décision d’annulation par la Cour constitutionnelle de l’ordonnance controversée 015/PR/2015 portant organisation et fonctionnement des juridictions spéciales, dont le membre du gouvernement en charge du portefeuille en est l’initiateur : « la méthode est empreinte de malice et d’une intention de nuire. On veut réduire la saisine par le Barreau de la Cour constitutionnelle à une prétendue volonté du bâtonnier de s’opposer à une disposition qui sécurise le chef de l’Etat, en mettant en place une procédure pour laquelle il n’a même pas encore été auditionné par la Cour Constitutionnelle » renchérissait le bâtonnier, sur la défense.

Il est bien heureux de savoir que le 3 décembre dernier par l’arrêt répertorié n°045/GCC du 3 décembre 2015, la Cour constitutionnelle, vidant son délibéré tendant à l’annulation de l’ordonnance 015/PR/2015, a conforté le requérant qu’est le Barreau du Gabon. De ce fait, le bâtonnier a bien fait de rappeler que les décisions prises, les actes posés en application de ladite ordonnance, notamment la création de nouvelles juridictions, à savoir le tribunal spécial chargé de la répression de la délinquance économique et financière, le Tribunal du Commerce, le Tribunal de travail et la Cour d’appel spéciale, ainsi que l’affectation des personnels dans ces juridictions, sont nuls et de nul effet.

Par principe de vases communicants, les poursuites et la prorogation de la détention préventive de Serge Maurice Mabiala, sont plus que jamais frappées d’illégalité. D’où la nécessité, raison gardée, de hâter sa libération immédiate et sans condition.

Aria Starck

Article publié le 10 Décembre 2015

Copyright@echosdunord.com

A propos de l'auteur