Le collectif en lutte contre les violences faites aux femmes, hôte du président de l’Assemblée Nationale

Le bureau du collectif citoyen des femmes posant dans le hall de l’assemblée nationale devant la maternité allaitant, symbole républicain de la valorisation de la femme gabonaise, chosifiée ces derniers temps par des policiers incultes
Le président de l’Assemblée Nationale, Guy Nzouba Ndama, s’est montré réceptif dans la matinée du vendredi 18 décembre dernier, au message de ces femmes, en promettant d’interpeller le gouvernement dans le premier trimestre de l’année 2016, en vue de répondre devant la représentation nationale de ces cas d’abus d’autorité et de violation des droits de la personne humaine. Des violences physique, morale et psychologique infligées aux femmes commerçantes de l’ancienne gare routière de Libreville, le 14 novembre dernier, par des policiers méconnaissant des notions de droit, et dont le film présentant ces femmes dénudées et menottées à l’arrière d’un camion de troupes, à la suite de leur refus de plier tête baissée face aux rackets devenus légion dont elles étaient victimes, a suscité une onde d’indignation sur la toile.
Des femmes aujourd’hui gagnées par une psychose qui participe de leur déséquilibre moral et social, et qui plombe la reprise de leurs activités commerciales. Un arrêt à pas forcé de leurs activités créatrices de richesses, qui a pour incidence leur désormais dépendance économique, qui influe négativement sur leur capacité à s’assumer socialement. Des femmes qui sont sous le coup du traumatisme, à la suite de cette humiliation publique qui a été assortie d’une détention arbitraire à la prison centrale de Libreville. Les tentatives de dénonciation publique de ces violences policières à travers des marches pacifiques non interdites, on été stoppées de force par des unités de police, lourdement armées et déployées dans les rues.

Une vue de femmes commerçantes restées hors de l’hémicycle, le temps des discussions entre le président de l’assemblée nationale et le bureau du collectif
« Vous vous rendez compte, le sceau de la République c’est la maternité allaitant, et on a vu des femmes gabonaises nues dans le monde entier. Ce ne sont pas seulement ces femmes commerçantes qui ont été humiliées, mais toute la femme gabonaise, car moi je me reconnais dans cette femme dont les droits ont été bafoués. Face à cet affront, ces femmes méritent d’être réhabilitées », se confiait, le cœur chargé, la présidente du comité d’organisation du collectif citoyen des femmes , Brigitte Aubame Emane.
Après l’Assemblée Nationale, ce collectif en croisade contre l’impunité dont jouissent les bourreaux de ces femmes commerçantes, sera reçu ce lundi 21 décembre par l’édile de la commune de Libreville, Rose Christiane Ossoucka Raponda.
Paul Davy
Article publié le 18 Décembre 2015