Le sénateur Jean Christophe Owono Nguema récuse la loi des finances 2016

Posté le 31 Déc 2015
Par :
Commentaire (s) inactif
Jean Christophe Owono Nguema

L’élu, Jean Christophe Owono Nguema,plaidant devant le Sénat

Bien que mis en minorité par une horde d’élus issus du parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir, qui ont voté en faveur de l’adoption de la loi des finances 2016, le sixième vice- président du Sénat, Jean Christophe Owono Nguema, élu du principal parti d’opposition, l’Union nationale, ne s’est pas pour autant empêché de dénoncer les irrégularités qui entachent le projet de ladite loi.

Au nombre de ces irrégularités, l’élu de l’Union nationale a pointé du doigt: la violation de la Constitution, la dénégation des recommandations de la Cour des Comptes, l’ignorance des prescriptions du Fond monétaire international (FMI), outre des propositions irréalistes et inadaptées au contexte économique international et à l’incidence de la chute du prix du baril de pétrole. Des choix budgétaires inexplicables et inégalitaires, qui, déplorait-il, valorisent en tête de liste, les ministères de la défense et de la communication.

Son plaidoyer développé en quatre points révèle des prévisions budgétaires spéculatives et tronquées, des programmes irréalisables, et par endroit chimériques, conçus au mépris des recommandations du FMI qui émet des critiques sévères sur le caractère budgétivore et incontrôlable du pompeux Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), qui brille par une illisibilité criarde et d’éléphants blancs à l’emporte-pièce.

«  Alors que le baril de pétrole est à 3 dollars en deçà de l’hypothèse du gouvernement, celui-ci croit pouvoir réaliser des recettes de l’ordre de 2043,874 milliards de francs Cfa. Soit une augmentation de 13,5% par rapport à la loi des finances rectificative de 2015. C’est un pari absurde, une utopie financière. Le gouvernement donne l’impression que la mauvaise conjoncture pétrolière actuelle n’a pas d’effets sur le secteur hors pétrole. Tous les économistes sont convaincus du contraire malheureusement», a martelé le sénateur.

Dans le même ordre, les crédits accordés à l’éducation nationale baissent de 6%, ceux de l’enseignement supérieur de 10% et ceux affectés à la santé régressent de 42%. A contrario, le budget de la communication augmente de 4% et celui de la défense grimpe de 19%. Nous comprenons mieux les enrôlements de masse dans les forces de défense. Mais, sans éducation peut-on avoir une armée en or ? S’est interrogé avec un brin d’ironie, le Sénateur Jean Christophe Owono Nguema.

En résumé, cette loi des finances, quand bien même adoptée, n’est pas à l’abri d’une rectification dans les prochains mois, pour défaut d’appréciation dans ses prévisions.

Imony Kombile Giowou

Article publié le 31 Décembre 2015

Copyright@echosdunord.com

A propos de l'auteur