
Acculés dans les cordes par une menace de mise sur bon de caisse dès fin décembre en cours, les membres du syndicat national des agents de la fonction publique et de la réforme administrative, Synafopra, en grève générale illimitée depuis le 8 septembre dernier, refusent de plier en cédant à la panique et à la démobilisation. Au cours d’une assemblée générale organisée dans la matinée d’hier, 1er décembre, ils ont réaffirmé leur détermination à ne pas laisser place aux intimidations.
C’est le ton grave que Régis Malembe, président du Synafopra, a mis en lumière le complot ourdi de la tutelle qui nourrit secrètement le projet de ‘’sucrer’’, par tous les moyens, les vivres aux agents en grève, en vue de tenir par « les couilles », pardon, par la bourse, ces empêcheurs de tourner en rond. Objectif inavoué, susciter la démobilisation autour du mot d’ordre de grève qui plombe le fonctionnement optimal de cette administration publique. Le schéma en gestation vise à mettre de force, si nécessaire, les agents sur bon de caisse, histoire de motiver la présence au poste, et partant, de briser le service minimum observé par les agents en grève. La Primature et le conseil d’Etat sont saisis face cette procédure qui pue l’arbitraire.
Les membres du syndicat national des agents de la fonction publique et de la réforme administrative se refusent à accéder aux invitations de la tutelle à la reprise du service, en raison de la satisfaction jugée minimale des principaux points contenus dans leur cahier de revendications. Ainsi, sur les 17 points posés sur la table de la tutelle, seuls 2 des 5 classés prioritaires ont connu satisfaction. Citons l’établissement des cartes professionnelles et l’accès des agents aux stages professionnels, en vue du déroulement du plan de carrière. Les 3 autres points classés prioritaires et laissés en souffrance dans les tiroirs de la tutelle sont notamment : la mise en circulation des bus affectés au transport du personnel, laissés sans explications sur cale depuis plus de trois ans, et la nomination des agents à une trentaine de postes administratifs demeurés curieusement vacants, singulièrement au sein de la direction centrale des ressources humaines.
Les syndiqués dénoncent les manœuvres de la tutelle visant à vicier le dialogue devant mener à une issue heureuse, en sabotant le comité technique conjointement mis en place. Un comité technique dont les derniers travaux en date remontent au 14 septembre dernier. Le retour dans les bureaux reste conditionné à la satisfaction des 5 points classés prioritaires, sur les 17 contenus dans leur cahier de charges, selon les agents en grève.
Paul Davy
Article publié le 2 Décembre 2015