Echos du Nord – Votre journal d'actualités et d'analyses du Gabon

Liberté provisoire pour Seydou Kane

Liberté provisoire pour Seydou Kane
Seydou Kane
Seydou Kane

L’homme d’affaires et militant du Parti démocratique gabonais (PDG), Seydou Kane, aurait regagné Libreville le 2 décembre dernier, en toute discrétion, affirme la lettre du continent dans son édition du 3 décembre 2015. «Ce retour a été rendu possible après le versement d’une caution de 2 millions d’euros», soit 1,3 milliard de francs Cfa environ. Une caution exigée par le doyen des juges d’instruction du tribunal de Nanterre.

Placé sous contrôle judiciaire le 18 novembre dernier, après son interpellation à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, et avant sa garde à vue à Nanterre, Seydou Kane avait été interdit de quitter le territoire français pour besoins d’enquête. D’autant que des indices supposés graves ont été collectés par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Signe des temps, son passeport avait été confisqué, et son retour au Gabon soumis au versement d’une caution.

Rappelons que l’homme d’affaires est cité pour des faits de «Corruption d’agent public étranger, abus de bien social, blanchiment en bande organisée, recel, faux et usage de faux». De plus, La Lettre du Continent fait savoir «Outre l’affaire Marck, les magistrats, qui ont conservé ses téléphones portables et son ordinateur, ont souhaité l’entendre, à la veille de son départ de la France, dans un autre dossier en cours d’instruction». L’avocat de l’accusé est parvenu à obtenir le report de cette audition à début 2016.

Dès lors, pourquoi revenir en catimini quand on sait qu’en août dernier, dans une interview parue dans l’hebdomadaire proche du pouvoir, le Douk-Douk, Seydou Kane affirmait : « Personnellement, je n’ai aucun souvenir de cette transaction». Pourtant, les faits qui lui sont reprochés, au-delà de la présomption d’innocence, semblent être crédibles.

Le peuple gabonais est en droit de se demander d’où provient la somme de 1,3 milliard de caution payée, quand on apprend que ce ‘’délinquant au col blanc’’ possède trois passeports diplomatiques et est conseiller de trois chefs d’Etat : Gabon, Mali et Sénégal ? De quoi nourrir vraisemblablement des suspicions sur le personnage et ses pratiques jugées douteuses.

Alors que la justice française pointe son nez dans cette nébuleuse qui pue les pratiques mafieuses, au Gabon, la justice se mure curieusement dans un silence assourdissant qui laisse perplexe l’opinion nationale.

Imony Kombile Giowou

Article publié le 9 Décembre 2015

Copyright@echosdunord.com

 

Articles connexes